Entremont, le 12/08/08
Il pleut.
Depuis hier.
Il pleut ? Tant mieux. Car thanks to Lazare (cf. avant dernier papier, ici-même, intitulé Heeelp !) je suis monté en emportant in extremis 2666 (il était temps de s'y mettre).
<< Même les pharmaciens cultivés ne se risquent plus aux grandes oeuvres, imparfaites, torrentielles, celles qui ouvrent des chemins dans l'inconnu >>, regrette le personnage d'Amalfitano.(À peu de choses près ce que déplorait Vollmann dans une interview - in Transfuge ?) On ne peut plus vrai ; erreur rattrapée depuis qu'il pleut.
Quelques notes sur les parties des critiques et d'Amalfitano, terminées à l'instant.
Rêves et cauchemars(nombreux dans les deux récits), voix (télépathie ?), plus de deux cent femmes assassinées (émaillant ici ou là la narration des deux premieres parties mais moins - pas encore - présentes que la ville même où les crimes eurent - ont - lieu), Archimboldi et ses critiques aux faux airs de Chums of the club à la recherche de Master Pynchon(ou d'un Beigbeder sur les traces de Salinger - areum areum...) auquel on peut trouver des faux airs d'Archimboldi (et vice versa), l'omniprésente douleur et l'angoisse et la violence.
Deux premières parties dans lesquelles on ne peut que noter, sentir que quelque chose de bien plus fort, horrible, est en gestation, par touches. Pour preuve, les apparitions sporadiques, d'abord dans la partie des critiques, du Sonora, p.59, 128, avant de devenir cadre du récit, tandis qu'à leur tour les meurtres ne sont cités que par à-coups. Bolaño serait-il en train de monter un écorché en cinq parties ou de réaliser une toile qui, une fois terminée, se révélera aussi rouge sang et violente que celle d'un Bacon ?
"Projet d'une vie, sommet de son travail sur la relation entre horreur et art" a noté Fausto dans Tabula rasa. La seule lecture des deux premières parties suffit, pour l'heure, à m'en convaincre.
Sans rien dire de :
- ce passage cyclique décrivant les relations entre les critiques (p.27 et 28)
- cette magnifique et unique phrase courant sur les pages 31 à 36
- ces pages cornées au fil de la lecture :
''Il dit, en revanche, qu'il y avait quelque chose de surprenant, ou qui ne manquait pas de surprendre, dans la manière qu'Archimboldi avait de s'approcher de la douleur et de la honte.
-- D'une manière délicate, dit Espinoza.
-- C'est vrai, dit Pelletier. De manière délicate.''
(La partie des critiques - p.172)
''L'université de Santa Teresa avait l'air d'un cimetière qui à l'improviste se serait mis vainement à réfléchir. Elle avait l'air aussi d'une boite de nuit vide.''
(La partie d'Amalfitano - p.218)
''Cela transformait la fuite en liberté, même si la liberté ne servait qu'à continuer à fuir. Cela transformait le chaos en ordre, même si c'était au prix de ce que l'on appelle communément le bon sens.''
(La partie d'Amalfitano - p.223)
Je vous laisse.
Il pleut toujours.
Je replonge dans 2666 avec la ferme intention de le terminer durant ces 10 jours haut-savoyards.
Moi qui n'avais pu terminer ''Les détectives sauvages''.
La suite sous peu.
Pour en savoir davantage, se rapprocher du Fric-frac Club+libellé 2666)
Il faut que j'arrive à le boucler avant toi, sinon, je vais encore avoir une fessée... ;-)
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