29 février 2008
Pense bête
Samedi 1er mars à 20h15
Dimanche 2 mars à 12h00
Sur ARTE
Le nouveau à casquette cause dans le poste.
La suite sous peu.
26 février 2008
Z'avez de la chance, les chums
Histoire de baver un brin en attendant fin août 2008.
Ou septembre 2008.
Quelques fragments, piochés ça & là.
Et brandis Face au jour pour le bonheur des grands et des petits.
Signés Pynchon Translaté Par Claro.
Aux accros de remettre tout ça dans l'ordre chronologique de la VO.
Have fun !
"Mais le jeune garçon tremblait furieusement et ses globes oculaires dansaient dans leurs orbites, tétanisés de peur. Une étrange aura magenta et verte avait commencé à se former à la périphérie de sa forme, comme émanant d’une source située quelque part derrière lui, et qui gagnait en intensité à mesure qu’il s’estompait. Après quelques secondes, il ne resta plus rien d’une espèce de tache dans l’air là où il s’était trouvé, un gauchissement de la lumière comme vue derrière une vitre ancienne. La bouteille qu’il tenait l’instant d’avant tomba par terre dans un fracas qui parut se prolonger bizarrement."
"Dans de petits coins reculés de la planète auxquels personne ne prêtait guère attention, entre des factions dont on ignorait presque tout, une guerre tacite et largement imperceptible faisait rage depuis des années. Tout le long des latitudes septentrionales, des transmetteurs clandestins avaient été déployés parmi des cimes de glace, dans des mines désaffectées, dans les arrière-cour secrètes des antiques forteresses de l’Age de Fer, habitées ou non, isolées et surnaturelles dans l’immense aveuglement glaciaire. Sur des rochers escarpés qui perçaient les nues, composés autant de guano gelé que de roche, des éclaireurs du Champ magnétique terrestre, en proie au désespoir et à l’insomnie, interrogeaient les horizons en quête des moindres signes d’une relève, relève qu’ils attendaient souvent depuis des années… Et en effet, pour certains, la nuit polaire durerait éternellement – ils quitteraient
La suite sous peu.
24 février 2008
21022008 : l'intégrale
Dossier. La traduction littéraire, un parcours de funambule
Qu'ils se considèrent comme peseurs de mots, passeurs ou interprètes d'une partition qui n'est pas la leur, les traducteurs sont des virtuoses discrets et indispensables. Enquête.
WELCOMME Geneviève
Paru le: jeudi 21/02/2008
Discrète, accomplie dans un relatif anonymat, la traduction est une activité vitale dans le monde du livre : près d'un roman sur deux aujourd'hui vendu en librairie vient d'une langue étrangère, et l'internationalisation du marché renforce chaque année la place de la traduction. Paradoxe : le traducteur y gagne peu et reste dans l'ombre d'une édition peu soucieuse de valoriser un travail dont l'enjeu est autant économique que littéraire. Claro, écrivain - il vient de publier son onzième livre (lire ci-dessous) -, auteur de traductions remarquées (de Thomas Pynchon, Salman Rushdie, Mark Z. Danielewski...) en fait le constat : « Beaucoup d'éditeurs conçoivent l'édition étrangère comme un produit d'importation. Un livre a-t-il du succès aux États-Unis, qu'il faut de toute urgence le mettre sur le marché français. Comme s'il existait une date de péremption... Par cette précipitation, les éditeurs veulent gommer le processus de traduction. Pourquoi vouloir ainsi neutraliser un travail... qui est tout sauf neutre ? Pourquoi laisser croire que les romans étrangers nous parviennent «tels quels» alors que leur passage en langue française est le fruit d'une destruction-création ? »
« En traduisant, on fabrique de la littérature française », dit encore Claro. Baudelaire et Edgar Poe, Paul Valéry et Virgile, Philippe Jaccottet et Rilke, Yves Bonnefoy et Shakespeare... sont des rencontres exemplaires. Et s'il n'est pas nécessaire d'être écrivain pour être bon traducteur, il faut tenter, poursuit Claro « d'être l'écrivain de sa traduction ».
Aucune règle, aucun outil (en dehors d'un bon dictionnaire !) ne peut assurer ce passage au-dessus de l'abîme qu'est la traduction littéraire. « Une traversée en funambule », pour Françoise Brun qui nous transmet les textes d'auteurs italiens contemporains (Alessandro Baricco, Rosetta Loy, Stefano Benni...), « le point d'équilibre est toujours instable, il faut donc rester en mouvement. C'est par lui, la vitesse, le rythme de la phrase que le lecteur prend contact avec le texte ».
Musicien, le traducteur ? « Je travaille à l'oreille », dit Gabriel Iaculli (traducteur de Sergio Pitol, Jorge Volpi...). « Il faut que le texte sonne, ait une belle cadence », dit en écho Cécile Nelson (traductrice de Jerome Charyn). Ou encore Aline Schulman (traductrice de Cervantès) : « L'oralité d'un texte, sa musique sont essentiels, y compris dans les silences. »
Bien plus qu'un assemblage de mots à traduire, le texte est un tissu culturel qu'il faut recomposer dans toutes ses dimensions. « Il y a beaucoup de non-dits entre les mots, des ellipses, des références implicites à la culture d'un pays... » Faut-il tout combler, au risque d'alourdir ? Botter en touche par la note en bas de page ? « Pour parler de mon travail de traduction, me vient souvent l'image d'un grand entonnoir, confie Cécile Nelson, l'anglais dispose de deux fois plus de mots que le français ; c'est aussi une langue beaucoup plus plastique, plus évolutive. Mais on ne plie pas le français comme l'anglais... »
Qu'ils soient plutôt « ciblistes » (préoccupation majeure : faire passer le sens du texte auprès du lecteur-cible) ou fidèles à la langue source (préoccupation majeure : ne pas trahir la forme du texte original), les traducteurs sont tenus de maîtriser une infinité de critères. Linguistiques et culturels, certes, mais aussi sensibles. La langue du traducteur doit ouvrir sur l'émotion et les qualités sensorielles de l'oeuvre. Quand il existe, le lien personnel entre l'écrivain et son traducteur est un facteur d'enrichissement. « Rosetta Loy me confiait récemment que je suis «entrée dans sa tête» », raconte Françoise Brun. Gabriel Iaculli retient de sa connivence avec « ses » auteurs mexicains une jubilation autour de jeux de mots. Mais, paradoxalement, ajoute-t-il, « quand un auteur a une sensibilité très proche de la mienne, je le traduis sans avoir besoin de le questionner ».
Aucun dialogue possible en revanche avec les disparus dont les oeuvres sont cependant périodiquement retraduites. Le Don Quichotte de Cervantès a connu près de 80 traductions en quatre siècles (pour la seule langue française) ; la dernière en date, réalisée par un spécialiste de littérature de
Toutes les traductions vieillissent, reconnaissent unanimement les traducteurs.
Toutes portent la culture et les préoccupations d'une époque mais aussi de leurs auteurs. Aline Schulman voulait redonner vie à un texte « perverti en littérarité » : « Don Quichotte n'était plus lu, il n'était plus qu'un nom commun ; mon souci fut de remettre ce texte à la portée de tous. » De son côté, Jean-Raymond Fanlo propose de revenir aux sources d'un grand roman dont on a oublié l'étonnante richesse littéraire « Don Quichotte offre tous les niveaux de langue possibles. Mais la tradition classique française l'a trop homogénéisé, trop poli. »
Une traduction ne chasse pourtant pas l'autre : toutes améliorent la connaissance d'un auteur. Ainsi en est-il pour Ulysse de Joyce, récemment retraduit sous la direction de Jacques Aubert : « Notre traduction a bénéficié d'un travail intellectuel mené depuis des années qui nous a permis de lever certaines difficultés. Par ailleurs, l'écriture de Joyce a imprégné la littérature contemporaine : on la comprend mieux aujourd'hui qu'en 1922. »
Existe-t-il des traductions définitives ? Pas plus que de parfaites. Le traducteur, ce « peseur de mots » selon Valéry Larbaud, premier traducteur d' Ulysse, « absorbé par l'équilibre des plateaux », est aussi celui qui « transfuse une part plus ou moins grande - jamais la totalité - d'un courant vital ».
*MADMAN BOVARY de Claro
Verticales, 198 p., 17 €
Si, pour certains, la littérature est un virus, elle sera pour le narrateur de Madman
Bovary un antidote. Désespéré par sa rupture avec Estée - dont le nom évoque un
cousinage avec L'Astrée, autre objet littéraire amoureux à tiroir -, il cherche l'oubli en
plongeant dans la lecture de Flaubert. Au sens propre : il se laisse aspirer, entrant
bientôt physiquement dans le texte pour en modifier l'intrigue et la structure,
devenant le double de l'auteur. Un mouvement pas si étranger au travail du
traducteur qui se réapproprie un texte avant de le recréer.
Le narrateur discute avec Gustave en Orient, écartèle la langue et l'histoire littéraire.
Volontiers érotique, voire cru, ce roman iconoclaste et échevelé prend humeurs et
corps pour matière première, au même titre que les mots qu'il malmène. Mais
Flaubert lui-même ne fit-il pas scandale autant qu'on l'accusa de dévoyer la langue ?
*Dire presque la même chose, expériences de traduction, d'Umberto Eco, traduit
de l'italien par Myriem Bouzaher, Grasset, 460 p., 22,50 €
L'ouvrage reprend en grande partie des textes de conférences données entre 1997
et 2002. Le savant italien fait un vaste tour d'horizon de toutes les difficultés liées à la
traduction. Fourmillant d'exemples puisés dans les langues européeennes, Eco
dévoile également ses choix de traducteur (de Gérard de Nerval, Raymond
Queneau...)
*Ethique et politique du traduire, d'Henri Meschonnic, Ed. Verdier, 186 p., 15 €
Traducteur de
une théorie du langage « comprise comme l'interaction
langage-poème-éthique-politique ». Un essai assez ardu qui insiste sur la dimension
éthique du « parler » : « Les langues ne sont pas d'abord des moyens de
communication, mais d'abord des moyens et des manières de vivre. »
21 février 2008
Tout n'est pas avouable dans une vie de traducteur
Les traducteurs seraient-ils des E.T comme les autres ?
"Des livres, rien que des livres. Alignés sur les étagères. Empilés au sol. Entassés sur le moindre coin de table. Toutes les pièces en regorgent. A peine la place de circuler. C'est ici, dans cet appartement bourgeois du 16e arrondissement de Paris, que Pierre-Emmanuel Dauzat a installé son bureau. Ici qu'il travaille face à son ordinateur, douze à quatorze heures par jour, à lire, traduire et préfacer les livres des autres et à écrire les siens. A bientôt 50 ans, Pierre-Emmanuel Dauzat est l'un des traducteurs français les plus demandés. "Je vis dans ce luxe incroyable, pour un traducteur, de pouvoir refuser plus de propositions que je n'en accepte, avoue-t-il. Je m'arrange seulement pour avoir toujours une dizaine de livres en cours, ce qui m'assure en moyenne deux ans de travail devant moi." Depuis trente ans, le rythme ne varie guère : entre vingt et quarante pages par jour, soit environ trois cents livres au total, dont près d'un tiers traduits sous pseudonymes ("Tout n'est pas avouable dans une vie de traducteur"), sans compter des milliers d'articles."
"Polyglotte ? Pierre-Emmanuel Dauzat balaie le qualificatif d'un revers de main. Il ne parle aucune des langues qu'il traduit. "Même en anglais, je suis incapable de dire deux mots, assure-t-il."
"Sa méthode est toujours la même : allergique aux grammaires, il préfère s'"immerger" dans des dictionnaires et des livres en édition bilingue. Généralement, il ne lit pas à l'avance l'ouvrage qu'il doit traduire : "C'est indispensable pour garder une forme de spontanéité dans la traduction." Seul principe, il commence par traduire la fin : "J'ai une telle angoisse de la mort que je préfère me débarrasser de la fin dès le début", explique-t-il.
Ce "besoin vital de (s')exiler dans la langue des autres", il dit l'éprouver depuis toujours."
"Profondément "troublé" par la place grandissante accordée aujourd'hui à la parole des bourreaux, auteur d'un récent brûlot contre Les Bienveillantes, de Jonathan Littell (1), Pierre-Emmanuel Dauzat vit aujourd'hui dans l'obsession de redonner une voix à "ceux dont on a voulu nier la vie", comme Hans et Sophie Scholl, ces deux jeunes résistants allemands assassinés en 1943, dont il est en train de traduire les lettres et les carnets. Son grand projet ? Outre une histoire des contresens de traduction, dont il a déjà écrit plus de mille pages, il souhaiterait publier les "masses inimaginables" de témoignages yiddish encore inédits en français. "Traduire du yiddish est devenu mon plus grand bonheur, explique-t-il. C'est une langue qui réunit toutes les langues européennes à la fois, une langue à géométrie variable, qui change de shtetl en shtetl et n'est jamais là où on l'attend." Il s'en étonne lui-même : "Depuis que j'ai découvert le yiddish, je n'éprouve presque plus le besoin de découvrir de nouvelles langues."
(1) Holocauste ordinaire, Bayard, 186 p., 18 C (Le Monde du 7 février)."
Thomas Wieder
Article paru dans l'édition du Monde du 22.02.08.
La suite sous peu.
16 février 2008
Born to be wild
Ici : http://fricfracclub.blogspot.com/
Attention aux balles perdues, les snipers sont lâchés...
La suite sous peu.
12 février 2008
11 février 2008
A screaming comes across the Web : f.f.c
Fric Frac: The Great Riviera Bank Robbery by Albert Spaggiari and Martin Sokolinsky (Hardcover - April 23, 1979) | |
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club | |
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NOUN: | |
VERB: | Inflected forms: clubbed, club·bing, clubs |
TRANSITIVE VERB: | 1. To strike or beat with or as if with a club. 2. To use (a firearm) as a club by holding the barrel and hitting with the butt end. 3. To gather or combine (hair, for example) into a clublike mass. 4. To contribute to a joint or common purpose. |
INTRANSITIVE VERB: | To join or combine for a common purpose; form a club. |
ETYMOLOGY: | Middle English, from Old Norse klubba. |
9 février 2008
S@uv@ge !
Je dois confesser ici une autre faiblesse encore : ma passion pour la tauromachie. C’est un art superbe. Dans le même genre, il n’y a guère que le foulage traditionnel en sabots des escargots de Bourgogne qui me procure de plus riches émotions.
Eric Chevillard
S@UV@GE !
La suite sous peu
7 février 2008
6 février 2008
Craignons le pire
On en tremble.
On craint le pire.
L'Académie veut rajeunir ses troupes !
Mais quand on lit ce qui suit dans Le Monde du jour (ne pas confondre avec un éventuel titre de Pynchon) :
"L'Académie française épouse son temps, mais avec cinquante ans de retard", résume Jean-Marie Rouart. Elle a refusé Balzac : "Le roman a été le grand genre du XIXe, et l'Académie l'a raté, résume Pierre Nora. Zola allait se représenter pour la dix-neuvième fois quand il a choisi de défendre Dreyfus : entre deux immortalités, il a choisi la bonne."
Aujourd'hui, en revanche, les candidats manquent. Après Philippe Sollers, Patrick Modiano, J.M.G. Le Clézio, qui font la sourde oreille, l'Académie ne cesse d'enregistrer de nouveaux refus. Récemment relancées, les historiennes Elisabeth Badinter et Mona Ozouf ont décliné.
Pas grave, disent certains, qui chérissent les CV plus universitaires, comme celui, irréprochable, de Michael Edwards, défendu par l'helléniste Jacqueline de Romilly. "C'est ainsi : la crise de l'Académie française reflète celle des élites. En France, on manque de talents", soupire Pierre Nora. La bataille, du coup, oppose "l'école de la littérature" à celle de "l'honorabilité". La première se remet difficilement de l'échec, en octobre, de la romancière Danielle Sallenave. "Un complot", avait lancé alors, sous le coup de l'émotion, la romancière Florence Delay.
Le 7 février, les amis des romanciers batailleront à nouveau. "Je défends les petits écrivains, les moyens, les très grands : j'ai toujours peur de rater Baudelaire", affirme encore Jean-Marie Rouart. "L'Académie ne doit pas devenir une annexe du Collège de France", ajoute l'avocat Jean-Denis Bredin. Des jeunes romanciers - quinquagénaires -, souvent issus du Figaro littéraire, sont sur les rangs : Didier van Cauwelaert, Eric Neuhoff, François Sureau, voire Marc Lambron... Pour rajeunir son institution, Hélène Carrère-d'Encausse n'exclut rien ni personne : "Nous avons donné le grand prix de l'Académie française à Amélie Nothomb. C'est un petit signal amical qu'elle a très bien compris."
Nous aussi.Donc.
On tremble.
On craint le pire.
C'est pourquoi :
J'accuse !
D'ailleurs, pendant qu'eux batailleront, nous, on lira Madman Bovary.
La suite sous peu.