30 décembre 2007

De l'importance du trois, pour Claro

Culture Café a déballé ses urnes (aucune contrepèterie dans cette phrase - je préfère prévenir).
Les lecteurs de ce blog ont lu, avant de devenir électeurs. Et d'élire.
Résultat en images de leur Top 15 pour l'année 2007 :



Qu'y trouve-t-on ?
2.
4.
11.
Trois Claro, rien que ça.
Ce qui confirme, si besoin était, non seulement la qualité des choix du bonhomme, mais aussi de ses traductions.
J'appelle ça finir l'année en beauté, Traduttore.
La suite sous peu (a few my nephew)

23 décembre 2007

notule, appendice, manifeste et dernier regard

La taille de l’ecopli trompe – qui m’envoie quoi ? – jusqu’à ce que les yeux (Bâbord toute !) reconnaissent le tampon : association minuscule.

Bien que persuadé d’y trouver le bulletin de renouvellement d’adhésion, pour la saison deux, l’index alors fébrile dégoupille l’enveloppe ; il n’a pas oublié que minuscule fait toujours les choses plus grandes à l’intérieur qu’à l’extérieur.

D’abord : notule.

Descriptive.

L’annonce révèle un contenu majuscule, jamais adhérent ne fut plus choyé :

Une nouvelle en appendice…

Un sabotage en manifeste…

Un dernier regard sérigraphié en double continent rorschachien…

Deux Julien et un Antonio : trois façons de cloturer en beauté l’année passée et d’ouvrir en fanfare alléchante l’année future…

Le bulletin d’adhésion, quant à lui, n’arrache aucune grimace : la qualité et le plaisir n’ont pas de prix. Adhérer plus pour gagner plus. (Merde ! Deviendrait-on perméable à quelque message subliminable ?)

D’abord, le sabotage de l’esprit (titre sans rapport aucun avec la parenthèse précédente, qu’on se rassure) par julien schuh. Ou vie et mœurs insidieuses des Monumonstres qui sifflent sur nos têtes, nous raidissent, nous empèsent, nous amidonnent. Manifeste qui pourrait fort bien avoir été composé par Armendo Lip himself, avant sa dissolution. Armendo Lip dont le dernier regard, posé là, sur la table, semble soudain se plisser malicieusement en confirmation complice.

On sourit.

En coin.

En crocs : « détruire enfin les monuments de notre entendement. » Message reçu !

Puis.

un jongleur de temps

julien frantz

Trois pages miraculeuses en cette fin d’année morne et morose et pluvieuse.

« Lui jonglait dans le temps. S’il savait se montrer assez vif, il pouvait se saisir d’un évènement sur le point d’advenir et l’expédier aussitôt dans les airs pour le rattraper au moment voulu, une seconde après ou des années plus tard. »

On sourit.

On aime.

Ce julien-là s’est saisi de ses mots sur le point d’advenir, les a expédiés dans les airs pour les rattraper au moment voulu. Ce moment initié par « tchelovek ou rien » qui se poursuit sans faiblir.

On repose ce jongleur de temps, on en gardera longtemps la trace : celle des grandes nouvelles.

Puis on croise de nouveau le dernier regard d’Armendo Lip, et là, yeux dans les yeux, pour mieux atteindre les « minuscule », là-haut, vers l’est, on hisse l’envers pour leur retourner le compliment :

nos remerciements pour l’année passée et nos meilleurs vœux pour l’année future.

Au-dehors, un rayon de soleil cisaille la grisaille de ce 22 décembre 2007.

Si ça n’est pas un signe…

La suite sous peu.


22 décembre 2007

Deux Chevillardises, deux !

[citation]

Au moyen des outils conceptuels les plus pointus de la génétique textuelle et en recourant également pour l’étude de ce manuscrit aux techniques modernes utilisées pour la radiographie des tableaux anciens (rayons X, laser, spectrométrie et réflectographie infrarouge), une jeune chercheuse de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour a révélé sous la prose empâtée d’Alexandre Jardin l’existence d’un inédit ironique et cocasse de Georges Perec dont l’authenticité ne fait guère de doute.

[/citation]


[citation pour la bonne bouche - si l'on peut dire]


Le cinéma pornographique survivra-t-il à l’arrivée du parlant ?

[/citation pour la bonne bouche - si l'on peut dire]

Et il y a des suites sous peu, chez Eric Chevillard.

5 décembre 2007

el hilo del tiempo naciente

[ Rec ]

Il y a de l’antonio werli dans cet armendo lip.

On ne me l’ôtera pas de l’idée.

Pourquoi ?

Parce que :

1/ça fait bien quinze fois au moins que je recommence ce papier

2/autant de relectures de « mort et vie d’armendo lip » (sans majuscules)

3/autant de (re)découvertes

4/c’est inscrit sur la couverture (évident ? que ceux qui y avaient pensé avant ce 4/ hissent le doigt)

Bien.

Avant toutes choses, pour qui ne connaîtrait pas antonio werli, libraire & éditeur & lecteur & dessinateur & ami (ce qui explique le 1/) & & & & &… je vais faire plus bruyantissime que Lazare, qui m’a coiffé au poteau sur ce coup-là.

Vlan !

Le voici :

Donc.

Maintenant que je viens de signer mon arrêt de mort, reprenons.

Il y a de l’armendo lip dans cet antonio werli.

Et du darbraleph.org, du Cortazar, du Borges, des codes, des clins d’œil.

Sous forme de traces. Qu’elles soient magnétiques, caoutchouteuses, voire organiques.

Le cube. Les cellules. L’évasion/fuite/disparition (mort ?) d’armendo lip, poète révolutionnaire dont la fin est le début de ce court roman.

Armendo lip est l’empreinte d’abord sonore d’un puzzle dont les pièces n’apparaissent que disséminées ça et là, dissimulées ça et là : au lecteur d’en reconstituer le…portrait – la couverture de ce nouvel opuscule miniature de l’association minuscule n’est d’ailleurs pas un pochoir par hasard – d’en suivre la piste. Magnétique, elle aussi.

Il est question de prison, de « sentence » – terme on ne peut plus approprié – d’Attentat (tiens ? une majuscule ?), de drap élevé en étendard, de compadres dont on ne révèlera pas les noms ici, tant ils sont pertinents, d’une place que l’on imagine en Amérique du sud mais qui, finalement…

Le temps est également de la partie, une bribe de la première phrase donne le La tout autant que le ton :

Les derniers instants d’Armendo Lip se sont déroulés ainsi : le fil du temps naissant au creux de ses lèvres […]

Le temps, sans omettre les mots : ingrédients savamment dosés d’un cocktail on ne peut plus molotov.

[Stop]

Pas question d’en dévoiler davantage.

Pas question de trahir antonio werli, dont les premiers pas d’auteur sont époustouflants de maîtrise (ce qui explique le 2/ et le 3/).

Cette « mort et vie d’armendo lip » n’a pas à rougir face aux trois précédentes parutions de la collection « miniatures ».

Envers de la médaille, qu’on hissera bien haut : on attend la suite.

Sous peu.

mort et vie d’armendo lip – antonio werli – miniatures – octobre 2007 – 3 € Éd : association minuscule