28 août 2008

Carte postale#9 : retour sur 2666, ou T.P vu again ?

Montpezat sur verdon, le 28 08 08

Après avoir terminé aujourd'hui même Les détectives sauvages de Bolano et avant de peut-être pondre un papier, retour sur 2666 et une coïncidence dont j'avais pris note entre deux Apremont (cf Cartes postales précédentes ici-même).

2666, la partie d'Amalfitano, page 218, à propos du Testament géométrique de Rafael Dieste, publié en 1975 :
''et la troisième partie intitulée ''Trois démonstrations du V postulat'', sans doute la partie la plus énigmatique puisque Amalfitano n'avait pas la moindre idée de ce qu'était le V postulat ni en quoi il consistait, et de plus n'en avait rien à faire, même si ce dernier point n'était peut-être pas imputable à son manque de curiosité, car de la curiosité il en avait en grande quantité, mais à la chaleur sèche et poussiéreuse, de soleil acide, à laquelle il lui était impossible de se soustraire à moins de vivre dans un apartemebt neuf avec climatisation, ce qui n'était pas son cas.''

Puis, dans La partie de Fate, page 301 :
'' Celui-là, c'est moi, dit Antonio Jones à Fate la première fois qu'il alla chez lui, et le type énorme est Robert Martillo Smith, un ouvrier de l'entretien de la municipalité de Brooklin, sa spécialité était d'aller dans les égouts et de se battre contre des crocodiles de dix mètres.''

Bolano clin d'oeillerait-il du côté de Pynchon ?
Allez savoir !
D'autant plus qu'on pourra facilement opposer que tout ce qui contient V et crocodiles dans les égouts ne fait pas forcément Pynchon.
Et pourtant, on se réjouit d'y croire.

La suite sous peu.

25 août 2008

Carte postale#8 : les détectives sauvages


Pendant que la rentrée littéraire doucement, farnientetotal & apérosoleil plongé dans le luberon, face à ce panorama, et dans les détectives sauvages abandonnés il y a quelques années et repris à zéro.
Résultat : 476 pages à ce jour & des coups de soleil mahous.
Bilan : une tête à la Hellboy pour l'escargot, mais quel bouquin ! quels ponts avec 2666 ! On y trouve même un certain Arcimboldi (écrit tel quel), J.M.G Arcimboldi, Français, auteur de '' La Rose illimitée'' (déjà). Et quelques allusons au Sonora (pour l'instant).
A suivre donc.
La suite sous peu.

22 août 2008

Une araignée dans la toile

On avait déjà eu l'occasion d'en parler il y a peu.
Pendant que je me niasquais à l'Apremont tout en postant des cartes postales Bolañiennes, sans bruit, une araignée naissait sur la toile.
Une araignée tissant du papier.
Bien entendu, on ne va pas la lâcher d'une semelle.
Et on l'ajoutera vite fait à ses favoris.
Pour visiter, cliquer ici ou sur la copie d'écran, là, sur la gauche.
La suite sous peu (a few my nephew ! - d'autant qu'on ne manquera pas de noter les 1ers indices quant au numéro II de Cyclocosmia)

18 août 2008

Carte postale#7...


...4130.
Un apero Apremont face a ca, en guise de post(card)face a 2666, ca vous tente ?
C'est ma tournee !
Biz@tout&tous

17 août 2008

Carte postale#6 : 2666 fin ?

Entremont, le 17 08 08
18h00 heure locale (i.e : ante apero Apremont) je viens de terminer 2666 de Roberto Bolaño.
Avec quelques jours d'avance sur le délai que je m'étais fixé.
Ceci devrait donc être la dernière carte postale.
Devrait, tant une telle lecture marque, laisse des traces, des portes ouvertes voire le sentiment d'être passé devant certaines portes sans les remarquer.
On devrait donc y revenir.
Ou pas, ce sera selon.
De même, ce matin, en reprenant le lourd volume, j'ai attaqué la lecture, fait rarissime, en prenant des notes plutôt que de corner des pages. L'intention : structurer davantage cette carte postale, la dernière.
Maintenant, j'abandonne l'idée tant 2666 me semble ne pas se prêter à un tel exercice. Du moins pour le moment.
Pourquoi ?
Parce que les références aux parties précédentes abondent - les citer toutes reviendrait à spoiler le texte, sa structure, l'histoire, ses histoires - parce que cette œuvre ''inachevée'' ne l'est pas tant que cela tout en l'étant : 2666 laisse de profondes traces chez le lecteur, qui n'a pas fini d'y repenser.
Tout comme il n'a pas fini de se replonger dans des romans d'une telle ampleur : il a retrouvé le gout des œuvres longues - bien que n'étant pas pharmacien (cf Cartes postales précédentes ici-même) - et attend avec davantage de confiance et d'impatience le long Contre-jour de Pynchon car il sait qu'il est désormais capable de lire plus de 1000 pages. Certes, encore faut-il trouver le temps pour ce faire ; il le fera, il le peut, même si cela lui prendra à l'évidence plus d'une semaine. Qu'importe. La lecture n'est pas une course.
Mais revenons à la ''fin'' de 2666.
Après la page 808, Reiter trouve par hasard des documents cachés par un jeune écrivain, Ansky, et lit, lit, lit. Un cahier. Dans celui-ci, la vie de deux écrivainsdevenus complémentaires : Ivanov - qui connaitra gloire et déchéance au temps du communisme des années 40 - et Ansky lui-même.
Quelques phrases de ce cahier :
'' Le désir est la réalité et vice versa''(p.811)
''Il e s'agit pas de croire, dit Ansky, il s'agit de comprendre, puis de changer.''(p.812)
On retrouve certains points d'ancrages avec les parties précédentes de 2666, parmi lesquelles : les apparences, le réel et l'irréel, la peur, les mexicains décrits comme ''mexicain, en réalité latino-américain, les rêves ''ceux qui allaient tomber dévorés par cette même révolution, qui n'était pas la même mais une autre, non pas le rêve mais le cauchemar qui se cache derrière les paupières du rêve''(p.826) etc etc.
Puis retour au récit de guerre qui oblique cette fois-ci vers l'horreur, la mort...à laquelle, une fois de plus, on s'habitue.
Puis Reiter écrit et cherche un éditeur, et pour cela prend un nom de plume : Archimboldi. En référence au quasi homonyme Arcimboldo évoqué par Ansky dans son cahier ?
''Arcimboldo, la fin des apparences. L'Arcadie avant l'homme.''(p.832)
Arcimboldo dont les tableaux offrent différentes visions selon qu'on les accroche dans un sens ou dans un autre. Arcimboldo, ''Tout dans tout, écrit Ansky.''(p.832)
Rieter l'ignore.
''Alors pourquoi adopter un nom de plume ? (...) Peut-êre que dans le fond je suis sûr que je vais devenir célèbre et avec ce changement de nom, je prends les premières dispositons envers ma sécurité à venir. Mais peut-être que tout cela signifie autre chose. Peut-être, peut être, peut être...'' (p.909)
De fait, Archimboldi ne deviendra célèbre que lorsqu'il n'aura plus le gout ou l'envie de suivre sa carrière et que des universitaires le feront à sa place.
Quant à la ressemblance physique entre Archimboldi/Rieter et Haas évoquée il y a quelques jours
''Parfois, dit Ingeborg, lorsque nous faisons l'amour et que tu me saisis par le cou, il m'est arrivé de penser que tu étais un assassin de femmes''(p.879)
celle-ci trouve son dénouement p.988. On n'en dira pas davantage : no spoiler.

On peut voir dans cette Partie d'Archimboldi comme une table des matières des parties précédentes, dont les renvois aux pages seraient allusions, références, reflets, échos, personnages.

Et 2666 ?
On fera court, sans omettre de renvoyer aux divers papiers publiés sur fricfracclub.blogspot.com libellé 2666 dont la lecture s'impose :

''l'histoire, qui est une putain toute simple, n'a pas de moments déterminants mais est une prolifération d'instants, de brièvetés qui se disputent entre elles la palme de la monstruosité.''(p.900)

Ce qui s'avère exactement ce que disait Fausto, à propos de Roberto Bolaño, dans Tabula Rasa (déjà cité ici-même dans la carte postale#1) :
''"Projet d'une vie, sommet de son travail sur la relation entre horreur et art"

Il ne pleut plus à Entremont.
Demain au moins il doit faire beau.
Et je ne sais plus quoi lire : tous les ''gros romans'' dont j'avais sans cesse reporté la lecture sont restés dans ma coquille marseillaise...
Mais j'ai plutôt envie de relire mes notes d'aujourdhui et les nombreuses pages cornées de 2666.
Puis de reprendre à zéro ''Les détectives sauvages'', que je n'avais pu terminer.

La suite sous peu.

16 août 2008

Carte postale#5 : 2666 suite encore toujours

Entremont, le 16 08 208,
6h55.
Météojourd'hui : ciel dégagé après dissipation des brumes matinales.
Météo traduite : croisons les doigts pour qu'il ne pleuve pas.
Pour ma part, je replonge dans 2666 de Roberto Bolaño : je me suis promis de le terminer avant jeudi (rappel de la mission-si-vous-l'acceptez)
Sauf qu'aujourd'hui, je dévorerai moins s'il fait beaumais surtout pour cause d'autre promesse : aller voir Wall-E avec les minig@rp (et là, le plus heureux n'a pas forcément 15 ans, ni 12, ni 5...)
Ce matin, j'attaque la dernière partie de 2666, La partie d'Archimboldi et je me demande bien de quoi elle sera faite. Car après digestion, on s'aperçoit que les véritables points de convergence, de liaison des trois premières parties ne sont pas tant les personnages, évoqués dans une Carte postale précédente ici-même, que le Sonora et Santa Teresa de la quatrième partie. S'éloignera-t-on de ce ''centre'' dans la cinquième et dernière partie ? Le regardera-t-on par-dessus son épaule ?
À voir.
À lire.
Allons-y.
*
Suite du papier, post lecture et post Wall E (foncez, les dingues de Pixar comme l'escargot !)
Donc, La partie d'Archimboldi débute avant La partie des critiques, si l'on peut dire, puisqu'elle raconte la vie de Hans Reiter, patronyme réel de celui dont le nom de plume sera Archimboldi, ce que l'on apprenait quasiment à la fin de La partie des critiques. Ce flashback peut d'ailleurs faire penser à ce que vécurent tant la critique britannique que la députée devant deux miroirs disposés face à face (un labyrinthe, selon Borges) : elles n'y voient pas leurs silhouettes, elles disparaissent (mouais, l'apremont de l'apéro fait encore des ravages, ce soir... M'enfin, je me comprends). Disons que la silhouette d'Archimboldi existe déjà mais que lui n'y est pas encore.
Passons.
Ou plutôt non.
Ce qui suit vous paraitra peut-être plus limpide de ce que j'ai ressenti :

''Ils paraissaient soudain se pétrifier, oublier le temps et se tourner totalement vers l'intérieur, comme s'ils quittaient l'abîme de la vie quotidienne, l'abîme des gens, l'abîme de la conversation et décidaient de se pencher sur une région qu'on aurait dit lacustre, une région d'un romantisme tardif, où les frontières étaient chronométrées de crépuscule à crépuscule, dix, quinze, vingt minutes qui duraient une éternité, comme les minutes des condamnés à mort, comme les minutes des parturientes condamnées à mort qui comprennent que plus de temps n'est pas plus d'éternité et cependant désirent de toute leur âme plus de temps (...)'' (p.753)

Bref, cette partie commence peu avant la naissance de Hans Reiter, gamin algue, peu porté sur la lecture, ayant des difficultés de langage, attiré par la mer, au point de risquer s'y noyer, d'y disparaître, un début qui mèle un côté...conte et un autre côté récit de guerre (façon Baron Munchausen, m'a-t-il semblé) dans lequel Reiter, malgré sa grande taille, échappe à la mort qu'il semble pourtant chercher.
Une partie qui, comme l'a parfaitement noté Manu dans son commentaire sur la Carte postale précédente, tranche :
'' Le contraste est saisissant, et offre de nombreux points d'ancrages avec les autres parties, et un beau jeu de miroir avec la partie des critiques.''
Que voulez-vous ajouter à ça, surtout quand on sait que Manu n'est qu'à 150 pages de la fin et moi à la p.808 ? (avantage possible pour moi: j'ai vu Wall E)
Qu'ajouter, si ce n'est ce passage qui m'a fait sursauter :

''Mon père prit en charge son neveu et Conrad Halder quitta Berlin pour toujours. De temps à autre, des nouvelles de ce dernier arrivaient, toutes précédées par un quelconque petit scandale. Ses tableaux berlinois restèrent en possession de mon père, qui n'eut pas la force de les brûler. Une fois, je lui ai demandé comment ils étaient. Mon père m'a regardée et m'a dit qu'il n'y avait que des femmes mortes. Des portraits de ma tante ? Non, dit mon père, d'autres femmes, toutes mortes.''(p.775)

Demain, je mets la pâtée à Manu.

La suite sous peu.
Et...pour...davantage...Fric-frac Club...2666 (ça va finir par se savoir)

15 août 2008

Carte postale#4 : 2666 suite toujours

Entremont, le 15 08 28
6h40, on continue, tête dans le guidon, comme dirait Manu, tête dans le brouillard (rien à voir avec l'apéro d'hier, beaucoup avec la météojourd'hui - NB : ça change de la pluie - NB2 : 8h du mat, orage et pluie jusqu'à 19h).
Plus on avance dans La partie des crimes de 2666, plus on se persuade que les assassinats perdureront, que quelques voix s'élèveront pour disparaître quelques temps plus tard, absorbées, dissoutes dans l'indifférence, l'incompétence, l'horreur de trafics tramés dans l'ombre. Et c'est précisément cette certitude qui en ajoute à l'horreur, à l'amertume, à la sensation d'écoeurement, d'étouffement. Davantage peut-être que l'énumération des assassinats dont le côté effroyable semble gommé par un mode de description...''clinique'' : endroit et date de la découverte du ou des corps, rang dans le nombre des assassinées de l'année, nom de la ou des victimes (lorsque cela est possible), rapide - sommaire - description des raisons de la mort, puis passage direct sur l'entourage et/ou les témoignages. Presque une fiche d'identité judiciaire. Ou des notes qui auraient été prises sur le terrain par un des inspecteurs chargés de (des) enquêtes.
À moins que le lecteur, lui aussi, ne s'habitue à la mort.

Certes, il y a des arrestations, des coupables - dont on comprend que leurs crimes n'ont rien à voir avec la longue série de meurtres - des suspects (qui disparaissent et ne reviennent jamais à Santa Teresa) mais rien qui soit susceptible de mettre un point final à l'horreur ; pas même la piste des snuff movies.
Sans rien dire des pistes négligées : mais bon sang, quelle est cette Peregrino noire aux vitres teintées apercue par de nombreux témoins ? Qui va enfin s'y intéresser et quand ?
''Des preuves, ce que n'importe quel tribunal civilisé considérerait comme des preuves, eh bien, il n'y en avait pas(...)''

Puis, un journaliste qui n'est pas sans certains points communs avec Fate, en ce sens que les meurtres ne constituent pas d'ordinaire le fond de ses articles, reparti à Mexico DF dans les premières pages de cette Partie des crimes en ayant oublié l'affaire, s'y intéresse à nouveau :

''Il n'avait pas oublié - tout en se posant des questions sur les raisons de la persistance de ce souvenir - les jours qu'il avait passés à Santa Teresa, ni les assassinats de femmes, ni cet assassin de curés appelé le Pénitent, qui avait disparu aussi mystérieusement qu'il était apparu.''(p.530)

Les choses semblent alors s'accélérer : les ''chapitres'' longs sont plus fréquents...mais toujours rythmés de passages plus courts relatant de nouveaux enlèvements et meurtres de femme.
Notamment en 1997.
Un premier mouvement féministe (3 membres initiaux, puis 20) suivi d'un second, à Mexico ; l'inspecteur Epifanio Galindo (non Manu, je n'invente rien) met les bouchées double tandis que son ''disciple'' Lalo Cura (phonétiquement la locura, la folie) à force de lectures sur les méthodes d'investigation se pose et soulève davantage de questions ; celui que l'on incarcère, le géant allemand faisant penser à Archimboldi, convoque conférence de presse sur conférence de presse tandis que les meurtres se poursuivent...
Puis : Sergio González, le journaliste culturel de Mexico DF a un long, très long entretien avec une députée, ex journaliste, qui cherche la vérité quant à la disparition d'une de ses amies ; à Santa Teresa, on fait venir en renfort un ex agent du FBI spécialisé dans ce type d'enquête ; le détenu Klaus Haas fait une nouvelle conférence de presse au cours de laquelle il balance des noms ; un journaliste disparaît, une journaliste entreprend d'en retrouver la trace.
On se prend, 4 ans après la première morte, à espérer que les choses changent. Mais combien d'années faudra-t-il encore ? et combien d'autres meurtres ?

Puis vient la fin de 1997, et de cette longue partie faite de violence, de corruption, de mensonges, de disparitions(quelles qu'elles soient), de négligences, de machisme, d'ouvrières assassinées, "des ouvrières, pas des putes", et d'une région du Mexique, collée aux États-Unis, où le taux de chomage féminin est le plus bas. Tout cela est-il lié,n' y a-t-il pas plutôt plusieurs ''affaires'' différentes (oui, semblent affirmer les meurtres dont on parvient à identifier les coupables, rarement avant qu'ils ne prennent la fuite ou ne disparaissent) ?

Une chose est certaine, une fois terminée la page 720, une chose qui marque le lecteur lorsqu'il repense à toute cette transposition de Ciudad Juárez :
''Personne n'accorde d'attention à ces assassinats, mais en eux se cache le secret du monde.''(p.401)


La suite sous peu.
Et une fois n'est pas coutume, pour en savoir davantage, voir du côté du Fric frac Club, libellé 2666.

14 août 2008

Carte postale#3 : 2666 suite encore

Entremont le 14 août 2008,
Ce matin, avant de plonger dans La partie des crimes, page 404(ça ne s'invente pas), j'ai longuement hésité. D'abord parce qu'il me semblait avoir corné une page hier, pour une phrase véritablement significative de 2666, du moins dans mon souvenir, une phrase que je n'ai pas retrouvée - peut-être n'a-t-elle existé qu'en rêve, ou pas. Hésitation non pas à lire mais quant à l'utilité d'une ou plutôt plusieurs cartes postales sur cette même partie tant tout me semblait en avoir été dit - et bien dit - du côté du Fric frac Club.
Puis : après tout, on verra bien ce que je pourrais avoir à en raconter ou pas, que ce soit digne d'intérêt ou non.
Puis : après tout, ces papiers estivaux ne valent-il pas davantage pour celui qui les écrit, comme il peut, au fur et à mesure de sa lecture, que pour celui - s'il existe - qui les lit ? Souvenir de vacances, en somme...
Alors : j'ai tourné la page.
Alors : début d'une longue apnée.
*
150 pages et un apéro plus tard, pouces en action sur ce clavier lilliputien, je régurgite ce que je viens de lire aujourd'hui du 2666 de Roberto Bolaño.
La partie des crimes débute en 1993 dans le Sonora, à Santa Teresa - pour ceux qui l'ignorent encore : fidèle transposition de Ciudad Juárez, à la frontière du Mexique et des États-Unis - ''même si, sûrement, en 1992, d'autres moururent.''
Et la liste est longue, la police semble plus préoccupée par le Pénitent démoniaque - quelques meurtres accidentels seulement, tandis qu'il profane des églises - et lorsqu'on lui demande de s'occuper d'une affaire plus urgente et plus importante, il ne s'agit pas des viols et meurtres des femmes de Santa Teresa... mais de simples vols. On repense alors à la démonstration de la partie précédente : seuls paraissent dignes d'intérêt les faibles nombres de victimes. Trop de morts habituent à la mort.
Ceux tentés de s'intéresser aux assassinats disparaissent, tués - une journaliste locale, ou quittent la ville en oubliant l'affaire. Comme si elle n'avait pas existé.
La seule voix à s'élever avec véhémence, lors d'une des plus longues scènes des 150 premières pages de cette partie, au moment où le lecteur ne supporte plus la quasi indifférence, est celle d'une voyante, en transe, lors d'une émission de télévision...dont la retransmission est mauvaise sur la ville de Santa Teresa.
Autre "voix" à s'élever, dans de longs passages : l'enquête menée, suite à une promesse, par le Sherif de Huntville, Arizona : Harry Magaña.
*
L'année 1995 vient de commencer, et la litanie macabre se poursuit. Jusqu'à quand ? Jusqu'où ?
Quand cessera le poids de ce que tous semblent considérer, en silence, comme une fatalité ?
Peut-être le saura-t-on dans les pages suivantes, ou pas.
À propos, je viens de remettre l'index sur cette fameuse phrase :
''Personne n'accorde d'attention à ces assassinats, mais en eux se cache le secret du monde.''(p.401)

À propos : il (re)pleut.

La suite sous peu.
Et comme de bien entendu, pour en savoir davantage, voir du côté du Fric frac Club, libellé 2666.

13 août 2008

Carte postale#2 : 2666 suite

Entremont , le 13/08/08
Aujourd'hui, soleil.
Tant mieux.
Lecture débutée à 6h30 du mat - grasse mat.
19h00 : fin de lecture, rédaction de cette carte postale.
Notes d'abord, impressions ensuite.

Points communs,enchainement des persos de liaison entre les parties de 2666 :
- partie des critiques : Archimboldi puis apparition Amalfitano
- partie d'Amalfitano : Amalfitano puis apparition de Rosa Amalfitano
- partie de Fate (Fate=destin?) : Rosa Amalfitano mais aussi l'assassin dont la description correspond, ou ne correspond pas, à celle d'Archimboldi. Cet assassin du Sonora sur lequel se termine, ou ne se termine pas, cette partie. Doute permanent, irréalité marquent la partie de Fate non seulement par les évènements qui s'y déroulent mais aussi par la part croissante des rêves - ce mot et ce qu'il implique survenant pratiquement toutes les deux ou trois pages. Mais s'agit-il de rêves ou de métaphores ?

'' les métaphores sont notre manière de nous perdre dans les apparences ou de rester immobiles dans l'océan des apparences. Dans ce sens, la métaphore est comme une bouée de sauvetage. Il ne faut pas oublier qu'il y a des bouées de sauvetage qui flottent et des bouées de sauvetage qui coulent à pic vers le fond. Ça, il vaut mieux ne jamais l'oublier. La vérité, c'est qu'il n'y a qu'une seule étoile, et que cette étoile n'est pas du tout une apparence, n'est pas une métaphore, ne surgit pas d'un rêve ou d'un cauchemar.''(p.294)

Irréalité également de l'histoire de Rosa Amalfitano, fille du professeur de philosophie de la partie précédente, histoire irréelle d'horreur, de violence, histoire comme en négatif de ce que l'on avait appris de cette jeune femme dans la partie d'Amalfitano. Irréalité encore accentuée par la construction même des phrases dans lesquelles rien n'est certain, tout peut être réel ou ne pas l'être, une assertion se voyant aussitôt ''désaffirmée'' par l'emploi de ''ou''. Irréalité enfin des crimes qui parsèment l'histoire, ces histoires, sans que personne ne semble y prêter davantage attention que cela, ou trop d'attention, éléments du quotidien, éléments devenus irréels à force d'être banalisés ?

''Des assassinats de femmes, dit Chucho Flores avec découragement. Ils prospèrent, dit-il. Ils prospèrent cycliquement et alors ils reviennent sur le devant de la scène, et les journalistes en parlent. Les gens aussi en reparlent et l'histoire fait boule de neige, jusqu'à ce que le soleil se pointe, alors la putain de boule de neige fond et tout le monde oublie tout ça et retourne au boulot.''(p.330)

"-- Nous nous sommes habitués à la mort, entendit-il dire au jeune type.
-- Il en a toujours été ainsi, dit le type aux cheveux blancs, toujours.'' (p.308)

À moins que tout cela ne résulte de la peur ? Une peur qui conduit à fermer les yeux...à l'aide des mots ?

''Tout passait par le filtre des mots, convenablement adapté à notre peur. Que fait un enfant quand il a peur ? Il ferme les yeux. Que fait un enfant qu'on va violer et puis tuer ? Il ferme les yeux. Il crie aussi, mais d'abord il ferme les yeux. Les mots avaient le même sens.''(p.308)

La suite sous peu.
Et toujours pour en savoir davantage, voir du côté du Fric-frac Club, libellé 2666.

12 août 2008

Carte postale#1 : 2666

Entremont, le 12/08/08
Il pleut.
Depuis hier.
Il pleut ? Tant mieux. Car thanks to Lazare (cf. avant dernier papier, ici-même, intitulé Heeelp !) je suis monté en emportant in extremis 2666 (il était temps de s'y mettre).

<< Même les pharmaciens cultivés ne se risquent plus aux grandes oeuvres, imparfaites, torrentielles, celles qui ouvrent des chemins dans l'inconnu >>, regrette le personnage d'Amalfitano.(À peu de choses près ce que déplorait Vollmann dans une interview - in Transfuge ?) On ne peut plus vrai ; erreur rattrapée depuis qu'il pleut.
Quelques notes sur les parties des critiques et d'Amalfitano, terminées à l'instant.
Rêves et cauchemars(nombreux dans les deux récits), voix (télépathie ?), plus de deux cent femmes assassinées (émaillant ici ou là la narration des deux premieres parties mais moins - pas encore - présentes que la ville même où les crimes eurent - ont - lieu), Archimboldi et ses critiques aux faux airs de Chums of the club à la recherche de Master Pynchon(ou d'un Beigbeder sur les traces de Salinger - areum areum...) auquel on peut trouver des faux airs d'Archimboldi (et vice versa), l'omniprésente douleur et l'angoisse et la violence.
Deux premières parties dans lesquelles on ne peut que noter, sentir que quelque chose de bien plus fort, horrible, est en gestation, par touches. Pour preuve, les apparitions sporadiques, d'abord dans la partie des critiques, du Sonora, p.59, 128, avant de devenir cadre du récit, tandis qu'à leur tour les meurtres ne sont cités que par à-coups. Bolaño serait-il en train de monter un écorché en cinq parties ou de réaliser une toile qui, une fois terminée, se révélera aussi rouge sang et violente que celle d'un Bacon ?
"Projet d'une vie, sommet de son travail sur la relation entre horreur et art" a noté Fausto dans Tabula rasa. La seule lecture des deux premières parties suffit, pour l'heure, à m'en convaincre.
Sans rien dire de :
- ce passage cyclique décrivant les relations entre les critiques (p.27 et 28)
- cette magnifique et unique phrase courant sur les pages 31 à 36
- ces pages cornées au fil de la lecture :
''Il dit, en revanche, qu'il y avait quelque chose de surprenant, ou qui ne manquait pas de surprendre, dans la manière qu'Archimboldi avait de s'approcher de la douleur et de la honte.
-- D'une manière délicate, dit Espinoza.
-- C'est vrai, dit Pelletier. De manière délicate.''
(La partie des critiques - p.172)

''L'université de Santa Teresa avait l'air d'un cimetière qui à l'improviste se serait mis vainement à réfléchir. Elle avait l'air aussi d'une boite de nuit vide.''
(La partie d'Amalfitano - p.218)

''Cela transformait la fuite en liberté, même si la liberté ne servait qu'à continuer à fuir. Cela transformait le chaos en ordre, même si c'était au prix de ce que l'on appelle communément le bon sens.''
(La partie d'Amalfitano - p.223)

Je vous laisse.
Il pleut toujours.
Je replonge dans 2666 avec la ferme intention de le terminer durant ces 10 jours haut-savoyards.
Moi qui n'avais pu terminer ''Les détectives sauvages''.

La suite sous peu.
Pour en savoir davantage, se rapprocher du Fric-frac Club+libellé 2666)

9 août 2008

Heeeeelp !

Urgent [stop]
Besoin d'aide [stop]
Bagages à boucler et hésitation de dernière minute [stop]
Gaddis, Les reconnaissances


ou

Bolaño, 2666 ?


Lequel dois-je emporter en priorité là-haut sur la montagne ? (excédent de bagages en vue =>choix cornélien)

Vos réponses (pour ceux qui sont encore là) avant demain matin 10h pliiiiiiiiiiiz [stop]
Merci d'avance [stop]

La suite sous peu.

8 août 2008

D. Day

@ moi les joies de l'aspremont.
@ moi les joies de l'air frais des alpages.
@ moi les joies de la raclette.
@ moi les joies du départ en vacances !


Retour sur vos écrans - sauf cartes postales intermédiaires - fin aout.
[et là, tout le monde se doute bien que je zebulonne à donf. Vous savez pourquoi : Pynchon(1), Pynchon(2), Pynchon(3)]

La suite sous peu.

(1) : Contre-jour
(2) : Face à Pynchon
(3) : Cyclocosmia

3 août 2008

Use(ful) Internet (ou T.P. ? Vu ! II le retour)

On aura beau dire, Internet est un outil formidable pour gérer sa bibliothèque.
Plus précisément : un magnifique générateur de coïncidences.
Ou un régénérateur de mémoire.
Explications.
Cherchant une illustration à tout le moins improbable pour ce papier à tout le moins improbable, voici que je tombe sur Player Pianoblog.
Figurez-vous que Odot y relevait déjà, le 10 juillet 2007, une nouvelle apparition de Thomas Pynchon dans "Un requin sous la lune", de Matt Ruff (la première ayant déjà été signalée ici-même il y a peu). A la seule différence que Odot, lui, évoquait la VO.
Bon.
On pourra donc se référer à lui pour obtenir le texte original de la traduction française qui suit :
" 1969 : Le singulier destin de l'Anium Otter ( . . . )
L'idée était venue à Howard Hugues durant le glissement paranoïaque de ses dernières années. Après avoir vu un documentaire sur la cryptozoologie - l'étude des animaux qui apparaissent en des endroits inattendus - il élabora un stratagème pour transplanter secrètement un troupeau de kangourous d'Australie sur les mauvaises terres du Dakota du Sud. Il était parvenu à se convaincre - des années d'abus de codéine n'y étaient peut-être pas totalement étrangères - que l'apparition des kangourous autour de Rapid City déclencherait un "incident cryptozoologique international" qui coûterait au gouvernement américain plusieurs millions de dollars d'enquête, vidant ainsi les caisses du Trésor et imposant des restrictions de salaires à l'Internal Revenue Service. Hugues détestait les impôts, et l'idée qu'une bande de marsupiaux puisse priver le personnel de l'IRS de son treizième mois le rendait plus heureux qu'un plein seau de sirop pour la toux.
Début 1968, Hugues téléphona à Delvin Dummar - un brave pompiste qui l'avait pris en stop une fois au milieu du désert - et lui confia son plan. Dummar y vit un coup de pur génie, mais ajouta qu'il lui faisait penser à un roman qu'il n'avait pas lu mais dont il avait entendu parler, où des égoutiers mormons affrontaient des alligators albinos sous les rues de Salt Lake City. Un roman ? se dit Hugues, et quelques bonds de son imagination renforcée par les narcotiques le persuadèrent aussitôt que les Fédéraux, l'ayant espionné, l'avaient percé à jour et s'étaient dépêchés d'imprimer cette histoire pour se moquer de lui. Il demanda le nom de l'auteur à Dummar, qui parvint tant bien que mal à se le rappeler.
De retour à l'hôtel Desert Inn à Vegas, Hugues dessina vite fait les plans d'un gigantesque sous-marin de transport et engagea un chantier naval deDétroit pour le construire. La coque du submersible devait être composée d'un mélange de titane et de germanium, alliage ultra-résistant baptisé simplement anium : d'où le nom du sous-marin. Le 30 novembre 1969, l'Anium Otter - la Loutre d'Anium - était lancé dans le lac Erié avec un plein chargement de kangourous et Hugues aux commandes.
Le 8 décembre (ils avaient perdu un peu de temps pour faire passer discrètement le sous-marin par le canal d'Etat de New York), un cultivateur de marijuana de Finger Lakes du nom de Thomas Pinch fut réveillé en pleine nuit par un bruit de galopade. S'imaginant, à l'instar d'Hugues, que le gouvernement avait eu vent de ses activités, il décrocha son fusil à pompe et sa robe de chambre à carreaux et fonça jusqu'à la porte de sa cabane, pour découvrir qu'une quarantaine de kangourous s'étaient introduits dans ses plantations couvertes et mâchouillaient tranquillement sa récolte. Quand l'un deux, particulièrement costaud et titubant, se mit à décocher des jabs dans sa direction, Thomas Pinch se verrouilla à l'intérieur de sa cabane, non sans qu'un Hugues hilare ait eu le temps de le prendre au flash sur son polaroid.
Aux premières lueurs de l'aube, le troupeau avait disparu - ainsi que le quart d'un hectare de cannabis d'hiver - mais pas sans laisser de traces. Thomas Pinch suivit les nombreuses empreintes de kangourous jusqu'au bord du lac. La piste sortait de l'eau, elle retournait dans l'eau.
La vache, se dit Pinch, jamais personne n'ira croire une histoire pareille. Naviguant entre deux eaux au large de Taughannock Point, Howard Hugues gloussa et s'alluma un joint.
Ce fut l'IRS qui rit le dernier. Nul ne sait ce qu'il advint des quarante kangourous, mais après la mort d'Hugues en 1976, l'Anium Otter fut vendu aux enchères pour payer les 77% de droits de succession sur son héritage. Il fut acheté par un certain Dobi Khashoggi, le troisième cousin en disgrâce du trafiquant d'armes saoudien Asnan Khashoggi, qui comptait le revendre au Moyen-Orient. Plusieurs scheiks arabes exprimèrent de l'intérêt pour le sous-marin mais Adnan, par pure mesquinerie, se débrouilla pour faire capoter toutes les tentatives de transaction jusqu'à ce que Dobi soit complètement humilié aux yeux de la famille. C'est ainsi que la dernière invention d'Hugues - qui désormais tenait davantage de l'albatros que de la loutre - passa les trente-huit années suivantes conservée dans une gigantesque cuve de cambouis sur les docks de Motown, où Morris Kazenstein la découvrit.
A cette époque, les descendants du malheureux Dobi furent trop heureux de se débarrasser de ce audit submersible, en particulier aux dépens d'un juif, et ils le lui cédèrent pour une bouchée de pain.
Le cliché polaroid qu'avait pris Hugues fut oublié à bord, où il resta durant tout le temps de sa cale sèche. Au cours du laborieux processus de transformation qui allait faire de l'Anium Otter l'encore plus improbable Yabba-Dabba-Doo, Morris trouva la vieille photo coincée dans le logement du périscope. Il l'offrit à sa chef mécanicienne, Irma Rajamutti, diplômée de l'université de Bombay, qui avait suivi un double cursus en mécanique appliquée et en littérature excentrique. Après l'achèvement des travaux sur le sous-marin, Irma épingla la photo sur le mur de la salle des machines. Quand on lui demandait qui était ce type en robe de chambre, elle répondait simplement : "J. D. Salinger".
Ayant déjà été pris pour un autre, et de quelle manière, Thomas Pinch n'y aurait probablement rien trouvé à redire."

[Matt Ruff - Un requin sous la lune - pp 154 à 158 - folioSF 173 - avril 2004]
Bien.
Comparant la VF à la VO, on ne manquera pas de remarquer, sur le blog du susdit Odot, qu'il annonce la parution imminente, à l'époque, de Bad Monkeys, également de Matt Ruff.
Par curiosité, j'entreprends donc une nouvelle recherche.
Et tombe sur le site de Matt Ruff.
(En passant, si quelqu'un se sent de translater en french Fool on the Hill, qu'il ne se gène surtout pas - il serait temps !)
Là, pas franchement d'illustration pouvant me servir (i.e : aucun kangourou ni Pynch en robe de chambre à carreaux) mais la photo de l'auteur.

"Déjà vu cette tête... Mais où ?"
Et un titre : Set This House in Order"
Qui me parle.
Prosper ! (Youla boum !) Nouvelle recherche.
Jed La Chance : La proie des âmes.
La proie des âmes ?
(la scène suivante a été filmée au ralenti afin qu'aucune des cascades éxécutées pas l'esc@rgot en personne, sans doublure, ne vous échappe)
Arrachage au canapé moite poisseux collant (canicule oblige) d'un bond. Rétablissement sur le carrelage frais - si peu. Pivot en appui sur le pied droit, regard laser en direction de la babelothèque, scanner des étagères, lancer de main droite, adroite, précise tel un tir de sniper fou. Tchak ! Volume en main.
Incroyable mais vrai : cela fait exactement plus d'un an que La proie des âmes est là, acheté sur les conseils d'un des membres de Fluctuat.net
Et : Je. Ne. L'ai. Toujours. Pas. Lu.
Et : Je. L'avais. Oublié.
Et dire que si je suis plongé dans Un requin sous la lune, c'est justement grâce à Odot, pour lequel il s'agit-là du meilleur Pynchon-like !
Franchement : si vous n'avez pas de tête, entreprenez des recherches sur Internet pour découvrir que le résultat est juste derrière vous.

(à toutes fins utiles, cette histoire est authentique et dâtée d'aujourd'hui même, 3 aout 2008, à 15 heures.)
Du coup, il ne me reste plus qu'à me procurer Bad Monkeys.

La suite sous peu.