16 juin 2007

Envolé Toward Grace ?

Une fois n'est pas coutume.
Mais deux fois ?
Le second blog de claro, Toward Grace, est désormais écrit sur une page 404.
Le clan des fêlés lecteurs s'interroge, parcourt la toile à la recherche d'un indice. D'un nouveau fil d'Ariane à même de dénicher...quoi ?
D'autres extraits de la traduction en cours du Against the Day, de O Revolutions, de Vollmann (avec ou sans tête de veau, mais avec T Shirt jaune canari) et de notes du translateur himself.
In vain (à ce jour).
Hormis une possible renaissance annoncée au détour d'un commentaire inscrit sur la Tabula Rasa.
Les claviers crépitent, les mails fusent, propulsent un même leitmotiv : t'as des infos ?
t'as des infos ?
Et nous voilà condamnés au wait and see.
Si.
Histoire de patienter - ou de remuer le couteau
dans la "plè" - voici le tout dernier post du Toward Grace volatilisé.
Savourez.
En guise d'apéritif ?
La suite sous peu (hope so)

[citation]

L’AtdD language


Disons-le d'emblée, la langue AtD n'est parlé par personne à part the Pynch himself. Pourquoi? alors que tant de crypto-novlangues semblent essaimer comme petits pains post-modernes/mortem ? Que fait Mr. P. que personne ne sait faire. Mauvaise question. Que fait Mr. P. que personne n'a envie de faire, et à quel prix le fait-il? Parce que tordre la ligne dans le sens contraire de la réfraction de l'eau n'est pas donné à tous, et vous brise l'échine. Certes, on sent moult jubilation et distance dans la prose pynchonienne du contre le jour. Mais quelles contorsions mentales peuvent présider à cette façon de désaccordéoniser la matière produite par le muscle langue? Mystère. Ouvrez n'importe quelle page, vous tomberez dessus: sur cette foulure qui dut être une entorse qui sera une fracture qu'on dira greffe. Ce tempo d'argentier sourdingue qui fait mine de ne pas voir les clients béats devant la vitrine stain-glassed. Magicien? Sûr, mais surtout orfèvre sachant se renouveler à chaque cri du métal. Proust, peut-être. Agrippa d'Aubigné. Tout ça est rare. Voyez les pages 174 et suivantes, où Pynch nous assène les "Lew found himslef…" "Lew had found his way…", "Only would it occur to his…", "Lew began to find…", "what he could begin to see…", "it seemed to Lew that…", "he found himself out lying…", "he found he was running", "he found himself surrounded…", "Lew found, you'd say…", "Lew couldn't figure…", "like wanting to find out which side he…", "discovering from all the way down…" : et on est à peine page 180. On ne peut pas dire que le verbe "to find" ait été économisé. Alors. Pynchon est-il sénile et n'a-t-il plus la force de renouveler son bag ? Vu l'étendue du lexique diffusé partout dans le livre, la réponse est non. Bien. Que fait, donc, ici, Pynchon? Certes, il met Lew en position mi-passive – cette fameuse et ma foi banale syntaxe amerloque: he found himself doing such or such: qu'on évitera de traduire systématiquement par l'odieux "il se retrouva en train de" (on dirait une traduction faite par un chef de gare!). Non, ce que fait ici l'auteur, c'est un hommage aux marqueurs narratifs homériques, mais en déplaçant l'accent épithétique sur l'actif (passif?). L'aurore avait les doigts de rose, Lew, lui, "se retrouve en train de": c'est sa nouvelle nature, qui influe sur la syntaxe du passage, qui l'enferme dans une répétiition cauchemardesque dont il aimerait s'extraire (et Pynchon est ici grammairien d'écriture, un peu comme Jauffret l'ait avec le conditionnel). Lew found, Lew found, Lew found… et l'oreille peut même, perverse, entendre un "new found…". J'extrapole. J'outre-ouïe. En français, on va tricher, mais cartes sur table, jambes croisées, l'œil du croupier vissé sur nos mains. Différence et répétition. Oui. He found himself translating. Dans le train traductant?

[/citation]

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