8 septembre 2008

FFC : les archives g@rpiennes#1

FAQ : mais où c'est, ce que t'as posté dans le Fric-Frac Club ?
Or, on a beau expliquer que :
- c'est dedans
- peu importe puisque le FFC est un club
- donc coopératif
FAQ again : d'accord, mais c'est où, tes trucs à toi ?
Alors on va récapituler ici.
Précision : le tout 1er... truc ci-dessous, résultait d'une longue et douloureuse période de trac, au moins égale à celle que subit actuellement un certain voisin pourpre et mygalesque.
Précision#2 : les commentaires éventuels sont bien entendus sur le Fric-Frac Club (suivez les liens !)
Précision#3 : aucune modification/révision n'a été apportée au texte qui va suivre. Tout est AOC (Authentic Online Couillonnade).

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Mine de rien


Mains sur le clavier, lunettes sur le nez collé à l’écran, courbé en pianiste déconcerté face à sa partition soudain vierge – any croche ? – la panique le gagne. Son garde fou l’a lâché, ne lui laissant que des lignes de rien, des lignes de fuite. Ce n’est donc pas un accord qu’il va plaquer mais tout, puisque rien ne vient alors qu’ils sont venus, ils sont tous là : on connait la suite. Mamma mia !
La salle du Fric-Frac Club est comble, le nuage de 86,5% de tabac, 5,5% de papier et 8% (ce n’est pas rien) d’agents de saveur et de texture ne trompe pas.
La fumée tue ? Pas assez vite à son goût. C’est à lui de jouer, à son tour d’endosser le costume griffé FFC : ils attendent. Même sans filet il ne peut, ne doit se défiler.
Mais le bloggeur bloque, se grippe, les tripes en macramé. Le trac. Il patine sur la scène du club, s’accroche, se cramponne et perd ses verres- circulez, y’a rien à voir. Tel est précisément le hic, maintenant.
Rien à voir car rien à dire qui ne l’ait déjà été, ce qui, clairement, se conçoit. C’est d’ailleurs pour cela que les mots sont aisément arrivés…chez les autres ; il faut bien le dire.
En proie à l’effrayant sentiment de prendre en marche un train dont il peine à raccrocher les wagons, le bloggeur bloqué ne se leurre pas. Les autres sont bien meilleurs lecteurs, plus fins, plus profonds. Lui n’est que petit joueur tout juste, à peine capable de décoller d’un texte : il ne sait que citer, en aveugle. Copier/coller. À croire que son clavier ne comporte que trois touches…
De l’importance du trois…
Souvenir.
Sourire, puis soupir de n’avoir rien à dire d’avoir si peu, si mal lu.
« Quand tu es comme ça, on ne te voit plus. »
Estée n’a pas tort, ça le tue.
Si seulement il pouvait être Madman – « attention, je charge » - quelle ivresse !
Hélas, en cet instant qui le tanne, le somme, l’assomme, il n’est qu’embryon de Tyler à la recherche de la Reine des putes : l’Ins. Pi. Ra. Tion.
« Ça ne vole pas haut, man ! »
Estée a encore raison… Que n’est-il Estée.
Nez en l’air, par-delà l’écran vide de texte à traiter, il réfléchit.
Réfléchir…
Ne pas se contenter d’être miroir… L’envers c’est les autres, mais comment le hisser ?
Il n’a rien à renvoyer…
Hormis la trouille.
La peur du vide.
De son vide.
Vacuum même pas foutu d’être cleaner.
Et s’il leur servait du réchauffé ? De la coïncidence ? Après tout, c’est bien ce qu’il a appris à mitonner pendant ses années de coquille, non ? Même si :

« le hasard c’était quoi ? une façon particulière d’interpréter les signes, n’importe quels signes, une fois que vous aviez décidé de voir des signes partout »[1]

Alea jacta. Assez jacté, Estée, il charge :

« J’ai lu L’Arc-en-ciel de la Gravité au moment de sa sortie, en 1973, et je dois reconnaître que ce genre de fatrasie para-joycienne peut produire son effet. Contrairement à Pynchon toutefois, je me situe sur le terrain de l’imagination pure, et mes romans n’offrent en rien une quelconque « radiographie sauvage et déjantée » de l’Amérique post-postmoderne. »[2]

Tiens donc ?

« Starover Blue »[3]

Tiens tiens donc…

« Oui ! Il suffisait que je puisse trouver dans la vie
Quelque lien dédalien, une sorte
De structure concordante à l’intérieur du jeu,
Un art plexiforme, et quelque chose du même
Plaisir que ceux qui jouaient y trouvaient. »[4]

Tiens tiens, donc donc…

« Le président Nabokov a été enlevé »[5]

Donc donc donc : Feu Pâle…
Stop.
Ses quelques lignes à l’écran : si peu d’idées, id est témoins à charge de sa vacuité.
Reprendre.
À zéro.
Voyons voyons voyons…
La salle du Fric-Frac Club ne bronche pas, ses pairs ne sont pas sévères – il a malgré tout le tractrouille aux trousses.
Alors, il se souvient :
« for Nic[6] »
Il tape :
« à Necdote »
Rien d’autre qu’un copypastaltéré – il ne peut plus que le moins que rien. Tant pis, il tape :
« 14 février 2008 – TGV – Tourmaline – Joanna Scott – Lot49, posé sur la tablette qui me fait face. Mon voisin se penche et me dit, avec un accent italien aussi fort que sa corpulence :
— Tourmaline ? Vous savez que la tourmaline est ma pierre porte bonheur ? Elle me protège. Toujours.
Je ne parviens à bafouiller qu’un maladroit :
— Ça alors. Sacrée coïncidence[7]. »

Et voilà.
Voilà quoi ? Telle et la question qui bat de l’aile au-dessus des têtes du public coi du club.
Entre l’avant et l’après de ses mots, aucun sens. Il a craché un papier lamentable, s’y est crashé tel le Madman démocratique du roman, dans le seul des chapitres 49 à ne pas exister.
Alors, sans un mot, il s’efface, se rencoquille.
« À quoi bon si c’est pour en arriver là. »
Tais-toi, Estée.

[1] Dreamericana – Fabrice Colin – p. 101
[2] Ibid. – p 45
[3] Ibid. – p. 144
[4] Ibid. – p. 176
[5] Ibid. – p. 179
[6] Madman Bovary – Claro
[7] Authentique

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On espère que cela atténuera quelques unes des FAQ.

La suite sous peu.

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