27 mars 2008

L'eusses-tu cru ?

La lecture est un processus pour le moins curieux.

En pleine préface pynchonienne du Stone Junction de Jim Dodge, au Lot49 : brusque arrêt sur coquille.

L’eusses-tu cru ?

On va encore me traiter de malade, mais que voulez-vous, les yeux sont ce qu’ils sont et ainsi font ce qu’ils font – les petites mirettes. Bref, une centaine de pages plus tard – on aura l’occasion d’en parler ici ou , une fois le roman terminé – un petit paquet de coquillettes était prêt pour la cuisson, comme au bon vieux temps de La Maison. Et de O Révolutions (dont une liste reste à poster, je n’oublie pas).

Voici donc ce que les yeux ont relevé sans chercher :

p.11 : qu’on ne saurait exercer à légère

p.21 : ses quartiers ne pouvaient pas être considérés comme luxueusement aménagée

p.27 : cet après-midi là…p.28 : par une fraîche après-midi (ah ! flute ! masculin ? féminin ? hermaphrodite ?)

p.88 : Quand il se retourna pour la regarder, il y avait les larmes aux yeux ( ?)

Oui.

Trois fois rien.

Mais aussi :

Quatrième de couv : Thomas Pynchon note dans sa préface « "Lire Stone Junction, c'est participer à une fête ininterrompue en l'honneur de tout ce qui compte". »

On aura beau relire trois fois la préface de TP (avec plaisir, au demeurant) : aucune trace de la phrase plus haut entreguillemettée.

Et puis, le meilleur pour la fin, qui n’est pas sans rappeler la chasse aux coquilles ouverte pendant une saison de La Maison des feuilles :

p.57 : Gerard von Trakl…

p.57 (deux lignes plus bas) : von Trackl

p.58 : von Trakl…puis Trackl.

Qui redevient, p.59 et 89 : Trakl

N’allez pas en tirer de conclusions hâtives : Stone Junction est tout sauf à fuir.

C’est juste que Lot49 ne nous avait pas habitué à ça…mais surtout, surtout, que je suis un grand malade.

On vous avait prévenu.

La suite sous peu.

25 mars 2008

ZE toile of demain

Comme dirait Fabrice Colin :
"Chouette, un Flaubert ! C'est son dernier ?"

Donc, demain, on n'omettra pas de sortir de la Toile pour se faire une toile.
ZE toile !



Sortie nationale de :

Un coeur simple
d'après le conte de Flaubert
Un film de Marion Laine.


La suite sous peu.

23 mars 2008

Réécriture conseillée

Feuilles en dents de scie, en forme de pique, longues et minces, aux extrémités émoussés, duveteuses et veinées, grasses et poussiéreuses en fin de journée – fleurs en cloches et en grappes, violettes et blanches ou jaune beurre, fougères en étoiles dans les coins sombres et humides, des millions de voilages verts tendus devant les secrets nuptiaux nichés dans la mousse et sous les taillis, tout cela passait près des roues grinçantes et cahotantes dans les ornières pierreuses, étincelles visibles seulement dans le peu d’ombre qui les caressait, une pagaille de formes minuscules en bord de route qui semblaient se bousculer pour former des rangs volontairement ordonnés, des herbes dont les amateurs de ginseng connaissaient les noms et les prix sur le marché et dont les femmes silencieuses là-haut sur les contreforts, ces homologues qu’ils ne rencontraient jamais la plupart du temps, savaient les propriétés magiques.*

  • Phrase longue (réécriture conseillée)

Ce qu’affiche le traitement de texte Mot™ si l’on clique droit la phrase ci-dessus, ondulée d’une ligne verte du plus bel effet électrique [ne voir, après la virgule, aucune allusion au roman initialement publié en feuilleton d’un certain Stephen K... Quoi que.]

Dans la même boîte de dialogue (de sourd ?), Mot™ va plus loin.

Si.

Mot™ dit : ( ?) A propos de cette phrase

Cliquons gauche, pour voir le traitement qu’il conviendrait d’appliquer à la susdite afin qu’elle fût dans la norme américanotraduite de Mot™…







Diantre !

C’est bien ce qu’on craignait.

…peut être difficile à comprendre…

Donc, pour être compris du lecteur, taper des phrases courtes ? Ceci expliquerait :

1/ le succès des SMS

2/ le succès de certains auteurs d’aujourd’hui

3/ que les hexagonautes lisent de moins en moins… en nombre de phrases ?

Il est également possible d’en inférer que les membres du 2/ frappent leurs phrases courtes à l’aide de Mot™

Bon sang ! Que cesse ce dictat du maltraitement de texte !

La suite sous peu

*Thomas Pynchon, Face au JourClaro – 08 01 2008.

La suite sous peu.

20 mars 2008

Salon du livre : fonce, Papy !

"Jamais on ne s'est fait voler autant de livres !", s'est exclamé Serge Eyrolles, président du Syndicat national de l'édition (SNE), à l'issue du 28e Salon du livre de Paris, qui a fermé ses portes mercredi 19 mars. Ce constat est aussi une marque de succès, le signe d'un intérêt certain pour la lecture... ou le commerce. Le pic des rapines a été atteint le dimanche soir, lors de l'évacuation du Salon, en raison d'une fausse alerte à la bombe. Un vieux monsieur portant deux sacs remplis à craquer s'est laissé prendre : il avait des livres plein les bras et peinait à se diriger vers la sortie...

Premier simili bilan du salon du livre 2008, selon Le Monde.
On s'interroge encore sur le contenu des sacs du "vieux monsieur" pris la main dans le [sic].

La suite sous peu.

15 mars 2008

Claro Sarkozit...


...dans le Libération des écrivains du 13 mars dernier :

"On achève bien d’imprimer

«Culturo-Décideurs !

Vu la Conjoncture culturelle nationale, j’assume à partir d’aujourd’hui la direction du gouvernement de l’Impression. Sûr de l’affection de nos groupes de presse qui luttent, avec un capital digne de leurs fructueuses tractations nucléaires, contre un ennemi supérieur en pauvres et en religions. Sûr que par leur capitalistique obstination ces légions ont rempli leurs devoirs vis-à-vis de nos clients. Sûr de l’appui des Intermittents de la Politique, que j’ai eu la fierté de suborner, sûr de la confiance du pseudo-lectorat tout entier, je fais à la France le don de ma biographie pour renflouer sa stupeur. En ces heures médiatiques, je conspue les pathétiques artistes qui, dans un dénuement mérité, souillent nos scènes et nos librairies. Je leur exprime mon mépris et ma haine-de-moi. C’est le cœur friqué que je vous dis aujourd’hui qu’il faut cesser l’art. Je me suis adressé cette nuit au Patronat pour lui demander s’il était prêt à rechercher avec nous, entre commis, après le grand Bling-Bling, les moyens de mettre un terme aux fantaisies individuelles. Que tous mes électeurs se groupent autour du Gouvernement que je préside pendant ces épreuves boursières et fassent taire leurs dettes pour n’écouter que leur foi dans le destin de la Communication.»

Brzzzzttttzziiz… Ouf ! Ce n’était qu’un cauchemar… A l’heure où nous pressons, une douce musique sort des haut-parleurs du Salon du livre, et non ce discours imprésidentiable. «J’veux qu’on s’amuse comme des fous», chiale la chanson. C’est - chic ! - chose faite. Chaque stand va trinquer, à mots perdus. Les bios des politiputes se vendent à l’encan ? Tant pis donc tant mieux. Des académiciens trépassent : sabres au clair ! Les structures se restructurent : regroupons ! Les suppléments livres ne suppléent plus : publireportons ! On prime les prêteurs sur lettres : rien de neuf sous les spots. On compte sur Kindle pour tourner définitivement l’iPage de l’e-book : Big Google Is Watching YouTube… La diffusion interpelle la distribution qui contacte aussitôt le pilon : On en fait quoi de toutes ces palettes ? On reboise ?… Partout ça dédicace, ça récite, ça répond… partout des machines qui laissent à désirer… une vraie ministre en liberté pose en compagnie d’un faux écrivain apprivoisé… un patron de presse achète trois kilos d’auteurs sans gêne… un petit éditeur fait des cocottes en papier, qui s’envolent, mais pas sur les listes de best-sellers… on évoque un à-valoir joufflu comme un petit PNB… on décerne le Prix du Roman le Plus Primé de l’Année… à… un recueil de textos téléchargeables… Salon ou les 120 heures… So sad…

Et pendant qu’on numérise, pendant qu’on rachète, pendant qu’on parle avec la caisse, quelque part, un index enfonce des touches qu’on dirait usées - tandis que son plus proche voisin, le majeur, se dresse, humecté juste ce qu’il faut, et pas que pour sentir d’où vient le vent."

© Libération

Et pendant ce temps, est-ce que Marion bruni(t) ?

La suite sous peu



10 mars 2008

Edition spéciale : l'esc@rgot crache la pastille

On me l'a (gentiment) reproché ici.
Ici aussi, à demi mot.
Et une certaine mygale pourpre est même venue me relancer jusque dans ma coquille.
C'est donc à une demande quasi générale que j'accepte de sacrifier ma modestie sur l'autel de la pub (j'espère que mon biographe a bien pris note de cette phrase).
Pas d'affolement, on va faire court.
Synthétique, en somme (même si je préfère le coton, ça irrite moins la peau).
A savoir : répondre à la question "où trouver toutes les nouvelles signées g@rp ?"
Heu...
Sur papier, y'a du g@rp dans :
Kaléidoscope (beaucoup)
Une ère de liberté (un peu moins)
La liberté d'exister (un peu moins, mais davantage de copains, dont un certain Debra...)
Il existe aussi un recueil prêt à être imprimé, "Le défi", dont j'ai déjà eu l'occasion de parler quelque part au coeur de cet esc@rgot g@rpien - cherchez Emmanuel Bourdaud, du côté des libellés. Pour commander Le défi, cliquez sur ce qui suit : Mon livre sur In Libro Veritas
Tous les liens indiqués ci-dessus vous offrent le meilleur moyen d'obtenir ces livres rapidement...sauf quand on s'appelle moolz [sans rancune, voisin]
Bien.
Ensuite, pour ceux qui ne craignent pas les yeux pixelisés, toutes les nouvelles peuvent être lues en ligne en cliquant sur le titre pompeux [on croise les doigts pour que le contenu ne s'avère pas pompant] que voici, que voilu :Mes oeuvres sur In Libro Veritas
Sachant que vous y trouverez, au détail, les nouvelles regroupées dans Kaléidoscope, dont vous pouvez obtenir le pdf gratuitement de ce côté-ci. (en bas de page)
Mais pas que.
Les nouvelles ayant suivi ce recueil bénéficient toutes du téléchargement pdf gratuit. Pour ceux ayant les pupilles délicates, mais pas qu'eux.
Et pour ceux non équipés d'imprimante, vous pouvez toujours sélectionner tel ou tel texte, et composer votre propre assiètée d'esc@rgot emballée dans un zouli bouquin papier avec de l'encre, des lettres, des mots, des pages...
Tout est expliqué ici.
Bien.
Passons aux oreilles, à présent.
Versions audios téléchargeables gratuitement sur audiocite.net :
[5.3.12]
Suivre la flèche
et celui dont on a parlé il n'y a pas si longtemps parce que c'est Manu qui le lit et que ça fait achte plaisir au coeur : Paire 21.
Il existe également un roman écrit à quatre mains comme un pied avec Demotier, publié uniquement en ligne : Graimet vieillit mal. Un pastiche (sinon rien).
Alors...
Quoi d'autre...
Hormis que je viens de parler de moi pour les 20 ans à venir...
Non, c'est tout.
Merci de votre attention, nous reprenons le cours normal de nos émissions.
La suite sous peu.

8 mars 2008

France Terme d'asile

On marche sur la tête.
Mais on se marre franchement...
Un peu comme le fou qui se donne des coups de marteau, v'voyez ?
Donc, a été élu meilleur magazine comique en ligne, à l'inanité :
FranceTerme
Fouirfouillez du côté de "podcasting" de "coach" et consorts pour vous fendre l'apple, pour le meilleur mais sachez que le pear est au coeur de ce site défenseur de notre belle langue françouêze.
Parce que figurez-vous que le parler...franc, le parler beau, c'est chez France Terme, et point barre !
Vous cherchez à tordre la langue ? France Terme lui tord le cou...
To be continued soon.

7 mars 2008

Une voix pour la paire

Il l'a fait !
Ils l'ont fait !
Emmanuel Bourdaud, alias Manu Tranches d'étrange, alias HANTE, lisant de l'esc@rgot sur audiocite.net pour ceux qui ne peuvent le faire.
Magnifique cadeau.
Manu, à mon tour de te devoir autre chose qu'un café...
Merci aussi à Frédéric, de audiocite. Ce qu'il fait est grand. Surtout qu'il avait déjà fait ça et ça.
Et puis aussi ça et ça. Entres autres (fouillez, qu'on vous dit, fouillez !)
Foncez lire avec les oreilles !

Sans oublier que Manu est trop modeste. Il n'a même pas osé dire qu'il venait d'être lauréatisé lors d'un concours de nouvelles.
Si.
Grâce à cet ébouriffant Dimension Oméga.
Je le dis comme je pense : Manu deviendra grand.
On en reparlera.
Plus que jamais : la suite sous peu.

1 mars 2008

Les stats c'est moi

On tape, on poste.

On copycolle, on poste.

Point de rythme précis.

Juste quand l’envie se fait pressante sans oppresser, ou que l’on a un gros rien en forme de petit quelque chose à dire.

Et puis, sans trop savoir pourquoi – ni comment – on ajoute des compteurs en bas de page – Parenthèse : une idée que certains éditeurs à têtes de gondoles seraient bien capables d’adopter ; refermons prestement la parenthèse – parce que ça se fait, parce que tout le monde le fait.

Puis on oublie.

Bien.

On continue à taper, à poster. On tape, on…

Combien de visites ?

Diantre, fichtre et bigre !

Aucune idée.

Parce que les compteurs sont en bas mais surtout parce qu’on ne se visite pas soi-même – ça rend sourd.

Jetons donc un coup d’œil, ça ne peut faire de tort à l’ego que de bomber un brin le torse…

Com.

Bien ?

200 par jour !!!

Mais mais mais ?

Wopétard ! L’effet Fric-Frac Club fait sacrément mouche, saprelotte ! Ça a décollé depuis février, c’est écrit ici, là, ici-là. Yes ! Le Fric-Frac Club est le viagra des blogs de ses membres. La vie, la vie ! Bander, tout est…

Merde !

Plus de 80% des visites proviennent des moteurs de recherche ?

Débandaison immédiate – mayday, mayday ! – baissez le pont, le vit !

Mais mais mais ?

Que cherchent-ils ?

[Expressions clés]

* clic *

Le bloggeur qui entre ici abandonne tout espoir.

Parce que les stats, ce n’est pas lui, ni moi.

Mais elle : carla bruni, carla bruni à poil, carla bruni nue, carla-bruni, carla bruni picture, carla bruni hard, carla, carla nue, carla nue a poil, carla bruni photos nue, carla brunie (on ignorait qu’elle fût blonde…), carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni, carla bruni…

On a compris.

Les Français sont des veaux, ça n’est pas nouveau.

On dépose une gerbe.

Puis on retrousse ses manches, une lampée de Génépi [SHAZAM !].

Alors on empoigne le clavier dont on Homais pas d’affuter les touches, plus que jamais décidé à hisser l’envers – only révolutions !

Et on tape : danielewski, claro, vollmann, rios, house of leaves, gaddis, pynchon, flaubert, bovary, inculte, lot 49, markson, powers, evenson, gass, traducteurs, littérature, pedro babel, lazare, untel, odot, antonio werli, bartleby, la buse, moolz, fausto maijstral, thomz, jdm, harry belane, otarie, emmanuel bourdaud, alain galindo, vincent cuomo, françois baure, g@rp, lembaumeur, éric chevillard, fabrice colin, l’ombre, minuscule, miniatures, armendo lip, vers la grâce, face au jour, against the day, le tunnel, la maison des feuilles, le silence selon jane dark, vente à la criée du lot 49, l’arc en ciel de la gravité, Mason & dixon, enfilades, livre XIX, chair électrique, bunker anatomie, black box beatles, madman bovary, lire, livres, lear, littérature, littérature, littérature, littérature, littérature, littérature, littérature, littérature, littérature, fric frac club

On les aura.

À la lanterne !


La suite sous peu.