23 juin 2007

Dissidons ! (tentative)


Cinq à sept [A.M]

Autobiographomanie Matinale



(5 :00 :00)
Paris s’éveille, Marseille à peine.
Tranche horaire entre crochets [no man’s land, not yet family’s land], entre parenthèses, entre café et boulot, sommeil poisseux et veille esclavagiste. Je retiens la nuit pour deux heures encore. Avant le top chrono d’un autre A Day in the Life échevelé dont les freins auront lâché - un runaway train-train quotidien emballé, pesé, pesant.
Deux heures que j’élastique jusqu’au point de non retour, jusqu’à ce qu’elles cèdent et claquent et remballent leurs cliques et leurs claques, battent en retraite.
Deux heures stakhanovissé au clavier, à punaiser sur l’écran des caractères crépitant sous mes doigts, lettre à lettre, mot à mot. Écriture en pilotage automatique. En dépit du (bon) sens. Envers et contre tout, surtout. Un toc, un tic qui vaut mieux que deux tu l’auras - on ne se refait pas. Le pli est pris. Pour le meilleur et souvent le pire. Le seul divorce possible : clic droit/suppr.
Monomaniaque, vider la corbeille devient corvée répugnante répudiée sine die.
Deux heures de frappe frappadingue pour évacuer le trop plein, vidanger les circuits trop imprimés, par déni. L’ennui nuit, donc je le récuse. Le renie ? Soit ! Qui mal y pense ?
Ce cinq à sept me purge et m’abandonne exsangue : je traverserai la journée avec la consistance désincarnée d’un amant comblé, aux jambes filandreuses, la tête dans le -
- Qwerty ? Que nenni !
Chaque matin : azerty.
Uiop ! C’est parti !

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