On avait déjà évoqué par ici la période couvrant les années 2003 à 2008.
Nos vœux ont été exaucés, on a remis ça. 2009 round#1: La fin du monde, de Fabrice Colin. (cherchez aussi dans les liens de l'esc@rgot, à droite, vous devriez l'y trouver deux fois) Mango - Autres Mondes (dont on ne saurait que trop conseiller d'aller farfouilléfouiner dans le magnifique site : interviews, extraits, bonus, etc - un bonheur). La fin du monde.
Roman jeunesse, certes, mais pour l'avoir lu, et même re, [la preuve]
pas que. Ou alors pas la jeunesse que l'on souhaite abêtir. Pour faire simple, disons que La fin du monde prévient pour guérir, en somme. Et c'est en cela que le roman fait mouche. Vraiment mouche. Ceux qui ont des mini-eux à partir de 13 ans, voire moins, ou plus, devraient le leur offrir. On ne résumera pas l'histoire en elle-même ici-là : les liens indiqués fournissent la matière nécessaire et suffisante. [Parenthèse] On a pu lire ici ou là que celle-ci était sombre, pessimiste. Or le titre ne parle-t-il pas de lui-même ? Les précédents historiques sont-ils légers et optimistes ? Donc, ne nous voilons pas la face, fiouplease. [/Parenthèse] De plus en outre, il faut savoir que le texte comporte une postface permettant à l'adolecteur de s'informer. Et lorsque Fabrice Colin s'y colle, ça fonctionne. On se prend même à rêver que les ados d'aujourd'hui... Imagine.
La suite sous peu (on ne saurait mieux dire, en l'occurence)
PS : Lors de la rédaction de ce papier alambiqué et maladroit, je suis allé récupérer les photos de La fin du monde, dénichées ici ou là il y a quelques temps. J'ignore si cela intéressera quelqu'un, mais bon. Voici l'évolution des couvertures, en images. L'officielle étant en haut de cette page.
Un arrêt maladie, on en rêvait : le temps enfin dilaté, généreusement offert par une cochonnerie virale ; enfin pouvoir en profiter pour attaquer par le fondement la pile de "à lire".
Quand ? disait-on l'autre jour. Maintenant, dit-on en toussant, les yeux larmoyants, abrupto exorbités, et la tête pulsant sous les coups de boutoirs d'une céphalée au beat technoïde (ayeu bobo). Das Kapital, donc, de Viken Berberian. Peut-être pas le roman idéal à lire lorsqu'on dispose d'une courbe de température éprise de liberté et s'envolant à l'inverse des cours de la bourse. Ou peut-être que si. Das Kapital. Nanti d'un capital [pas fait exprès, celle-là] sympathie car se déroulant en partie à Marseille [on ne reviendra pas sur Malmousk (sic), déjà évoqué ici-là], Das Kapital se laisse lire sans grande difficulté. En effet, point trop ici de termes spécifiques aux traders et autres hedge fund, sinon pour l'ambiance, serait-on tenté de dire, ou asseoir le personnage principal. Un des personnages principaux, puisqu'ils sont trois.
1/Wayne. Impossible de ne pas penser à Bruce, alias Batman, et qui sait si Viken Berberian ne l'a pas fait exprès, au demeurant [voir l'allusion à Gotham p.71]. Et de Batman à Bateman, american psycho de Ellis, il n'y a qu'un pas (hop). Warning : le Berberian's Wayne n'a rien du psychopathe de Ellis -- encore que cela puisse se discuter ; leurs modus operandi sont différents, le Wayne de Das Kapital "nettoyant" à plus vaste échelle et, disons, légalement. Ou presque. Impossible de ne pas faire le rapprochement en lisant, par exemple et entre autres morceaux choisis, l'étalage de marques qui suit :
Il enfila sa chemise Perry Ellis, attacha une montre Carrera autour de son poignet, la première à combiner la précision à la seconde près avec une lisibilité immédiate. Il alla dans la cuisine et ouvrit le réfrigérateur, qui était quasiment vide à l'exception de deux kiwis, d'une bouteille de San Pellegrino, d'une douzaine d'oeufs de caille provenant de chez Dean & DeLuca, et de deux boîtes de caviar Petrossian.
Wayne : matérialiste au possible bien que navigant dans un monde totalement immatériel dont il tire (ou tente de tirer) les ficelles en spéculant/provoquant la chute de son double réel.
2/Le Corse. Corse, of course, on s'en serait douté. Licencié suite à la faillite de l'entreprise dans laquelle Wayne détenait des parts. Amoureux de la nature. Mais puisque Corse : terroriste [on n'en dira pas davantage].
3/Alix. Étudiante en architecture, vivant à Marseille, bondissant de toit en toit [Cat Woman ?], bombe [dans tous les sens du terme] volage lâchée dans les pattes de Wayne par Le Corse, son amant et futur ex.
Ces trois-là, selon leurs pulsions, vont se croiser au gré d'une valse...à trois temps, entre New-York, la Corse et Marseille. Entre réel, virtuel, finance. Voire le temps. Ou l'écologie. Ou même : quelques phrases. Celle-ci, par exemple, qui revient à un moment ou un autre chez chacun, à quelques pages d'intervalle, lorsque la nature est évoquée :
"ses épines, ses ronces et ses buissons, la précision têtue de ses cycles, son calendrier prédéterminé, la tapisserie codée de ses motifs"
On tient peut-être bien là la phrase clé de Das Kapital. Car qu'est-ce donc, au final, que Das Kapital ? Une histoire hors du temps [pour preuve l'effondrement du Crystal Palace et la note de bas de page précisant que sa destruction date en réalité de 1882...alors que l'incendie eut lieu en 1936 (!) -- Viken Berberian se serait-il amusé à brouiller les cartes, toutes les cartes ?
Das Kapital ne serait-il qu'une farce tout entière dédiée à l'artifice ? à l'illusion ?], une histoire d'amour, tragique comme il se doit, de marchés financiers [sous titre original : A novel of love and money markets] et d'écologie. Une tapisserie codée de ses motifs ? Certains l'ont remarquée aussi. Le mélange laisse perplexe. On accroche au début puis on se laisse porter, non pas sans intérêt mais sans intérêt majeur, avec parfois une pointe d'agacement face à certaines phrases trop lyriques ou sentant trop l' "écrit pour le faire". En revanche, il est indéniable que tout le monde en prend pour son grade : traders, terroristes, écologistes, postmodernes. Là, oui, on sourit. Là, oui, la 4e de couv ne ment pas : c'est bel et bien "iconoclaste". D'où le "se laisse lire", plus haut. Sans déplaisir, juste un "tout ça pour ça" final. Peut-être bien dû aux conditions de lecture évoquées plus haut. Peut-être pas. Une chose est toutefois certaine : dans le catalogue de Gallmeister, Nature writing et polars écolos, Das Kapital ne dépareille pas.
Das Kapital - Viken Berberian - traduit de l'américain par Claro - Gallmeister
Le petit marché du mois apporte son lot de coïncidences.
Encore des coïncidences ? Toujours. Hop ! Démonstration. Par l'image.
David Foster Wallace : Consider The Lobster. Cet enchevêtrement de notes de haut/bas/milieu de page ne manque pas de rappeler une certaine Maison des feuilles -- séquence souvenir [ON]
Et justement, nom d'un Mark Z Danielewski, ne serait-ce pas un...Z. que l'on aperçoit, là, au-dessus ? On se calme, on tourne quelques pages et * paf *
Un Kaléidoscope. Pour se calmer davantage, on attrape Das Kapital, de Viken Berberian, translaté by Claro.
On lit la 4e de couv (tiens ? Marseille ?) on feuillette et là : Malmousk (p.182). Pardon ? Si si : Malmousk, bel et bien cité comme quartier de Marseille. Sauf que Malmousk s'écrit en réalité Malmousque, par chez nous (ce qui est somme toute normal puisqu'on prononce toutes les lettres). On ignore si cela est écrit pareil dans la VO ou pas, mais l'on suppose que oui. Bien fait ! Ça lui apprendra, au héros de Das Kapital, à avaler quelques escargots (p.75) ! Mais on ne lui en veut pas parce qu'en feuilletant encore, on tombera sur un nouveau Kaléidoscope...et un chat de Schrodinger qui rappellera aussi une certaine Maison des feuilles à certains demeurés [salut les Chums !] -- séquence souvenir [/OF] Donc : pardonné. Enfin, un petit dernier pour la route : Autres Electricités de Ander Monson.
Qui a l'air suffisamment barré pour en baver d'avance. Surtout quand on tombe sur ça :
Dans la série Délire d'un jour, ne dure etc, un nouveau chapitre de l'autobiographomanie g@rpienne. Pour ceux que ça intéresse(rait) : c'est par ici, ou en cliquant sur la couv de la chôse.
Message de la D.G (Direction G@rpienne) : toute ressemblance avec un esc@rgot passé/présent/futur ne serait que pure coïncidence. Quoique. Peut-être qu'au fond, en creusant bien...
Pendant que La Route défile, coupe le souffle et les jambes aux yeux (sic), laisse un goût de cendre dans la bouche, quelques mots sur les dernières acquisitions en vue de lectures ultérieures, prévues pour plus tard (sic²), un plus tard dont le repère chronologique fuyant s’apparente à un road runner qui…
Q : Pourquoi plus tard ?
R : Bonne question. Il se trouve que le lecteur, genre, disons, qui aime vraiment lire, se délecte non seulement de ce qu'il lit mais aussi goûte à tout ce qui peut se lire. En furieux curieux. D'où une certaine tendance, voire une tendance certaine, à l'achat im(com)pulsif.
Tout et n'importe quoi.
Un tout qui va de celui dont il veut tout lire, dès que "ça sort". Quitte à racheter ensuite, plus tard, les mêmes bouquins, en poche. En effet, ne nous leurrons pas : tôt ou tard, et plus tôt que tard, se posera irrémédiablement un problème de stockage – la solution de repli "poche", hélas, n'étant qu'un artifice puisque ce spécimen (qu'on nous présente en voie d'extinction – rions un peu : j'ai les noms des survivants et, croyez-moi, ils se reproduisent par scissiparité) se caractérise par une incapacité crasse à se séparer du moindre volume. Alors, il déplace. En quelque sorte, il copie/colle mais jamais n'annule/remplace. L'addiction serait trop salée s'il devait retrancher.
Le n'importe quoi, lui, le projette sur une 4e de couverture d’où il marsupilamise de papiers en papiers, lus ici ou là, puis traverse ensuite les conseils enflammés d'un autre à lui-même identique, pique une tête dans la collection qu’il sait ne jamais l’avoir déçu ou trop rarement pour en nourrir quelque envie d’adultère – tout cela est très physique.
La somme du tout et n'importe quoi, outre le stockage évoqué plus haut : quand lire ?
Entendons nous bien, il n'est pas question ici-là de déterminer qui lit le matin, le midi, le soir, les trois, non, on se calme.
Entendons plutôt : quand lire ce livre-là ?
Parce que, voyez-vous, la vie n’est pas un long fleuve tranquille pour ce boulimique mais plutôt une succession de plus tard capables de muer en plus tôt : Road Runner Syndrome...
Oui. Bon. Reprenons.
Parce que, voyez-vous, l’impulsivocompulsif addicté est victime d'une conspiration auto générée. Parfaitement. Sinon, comment expliquer qu'au moment précis où sa main va pour s'emparer du bouquin qui trainait depuis trop longtemps sur ses étagères – ce qu’il se dit – ses yeux (les fourbes !) dévient légèrement sur le côté et se posent sur.
Pourquoi pas celui-là, finalement ?
Ou cet autre, là ?
On n'imagine pas la souffrance du choix, non, vraiment. Parce que qui dit "choix", dit "trancher", donc "retrancher" (cf. plus haut).
Alors on n'imagine pas la souffrance du choix, non, vraiment. Parce que figurez-vous que la conspiration est double et implique également un réseau à l’efficacité sournoise. [action replay] Sinon, comment expliquer [FFW] [Stop] [Play] celui-là, finalement ?
Ou cet autre, là ? [Stop] [Rec] Il se trouve qu'une fois son choix arrêté – choix qui va le plonger des semaines durant dans un pavé tout en picorant dans un autre, parfois même un troisième (d'où il appert que le lecteur, le vrai, le dur, le tatoué est ambioculaire, voir [ah ah] ambiquadrioculaire – au moins !) – voilà-t-y pas qu’Untel sort un nouveau roman [argl !] que Autretel, histoire de ne pas être en reste, en sort un à son tour [ouch !] et que, pour faire bonne mesure, on annonce enfin la traduction en frenchais de chez nous du dernier avant-dernier Anotherone [oui, bon, certes, il s’agit là d’un paradoxe temporel translatif dont la formule chimiquement instable s’écrit VO±(365x2)=VF] et patatrac, que le grand cric le croque il craque et se retrouve en moins de deux avec trois[point d’équation ici] bouquins de plus sur ses étagères.
D’où : quand lire ces nouveaux livres-là ?
Si tout cela ne relève pas du complot, hein, franchement : nous sommes d’accord.
À ce stade, on pourrait opposer que la solution sinon idéale du moins satisfaisante (quoique) consisterait en une désintoxication de l’addicté. Impossible sans courir le risque de voir le sujet en proie à une crise de manque dé-vas-ta-trice. De même, l’injection de produits de substitution s’avère inopérante : des tests cliniques le prouvent – voyez les résultats consignés sous le nom de code « Canada Dry », de même que les substrats d’Appellation Générique Contrôlée D.A.U.B.E.
Non, rien à faire : vous ne ferez pas prendre des vessies pour des lanternes à ce drogué grave ; à force de goûter à tout, il a affiné son palais, le bougre – c’était fatal, même si ce fut long.
Selon certaines sources, les laboratoires du consortium Placebo-ok and Co seraient d’ailleurs sur le point de fermer boutique.
Il y a peu, ce(tte) dernier(e) a livré la clé (cryptée) permettant de dénicher le - n'ayons pas peur des mots - Graal. Et en son sein, des pépites. Parmi lesquelles on découvrira avec le sourire un IV de garp, de même qu'un IV de Claro et garp. Un jeu de piste à travers la toile, une expérience ludique pour une découverte...lumineuse. Une façon toute personnelle d'appréhender les oeuvres lues. Dont Pynchon, Claro, Mathias Enard, entre autres et pas des moindres. Merci...Marylin Rolland. (où l'on s'aperçoit ainsi que l'esc@rgot avait tout faux dans ses suppositions)