Entremont , le 13/08/08
Aujourd'hui, soleil.
Tant mieux.
Lecture débutée à 6h30 du mat - grasse mat.
19h00 : fin de lecture, rédaction de cette carte postale.
Notes d'abord, impressions ensuite.
Points communs,enchainement des persos de liaison entre les parties de 2666 :
- partie des critiques : Archimboldi puis apparition Amalfitano
- partie d'Amalfitano : Amalfitano puis apparition de Rosa Amalfitano
- partie de Fate (Fate=destin?) : Rosa Amalfitano mais aussi l'assassin dont la description correspond, ou ne correspond pas, à celle d'Archimboldi. Cet assassin du Sonora sur lequel se termine, ou ne se termine pas, cette partie. Doute permanent, irréalité marquent la partie de Fate non seulement par les évènements qui s'y déroulent mais aussi par la part croissante des rêves - ce mot et ce qu'il implique survenant pratiquement toutes les deux ou trois pages. Mais s'agit-il de rêves ou de métaphores ?
'' les métaphores sont notre manière de nous perdre dans les apparences ou de rester immobiles dans l'océan des apparences. Dans ce sens, la métaphore est comme une bouée de sauvetage. Il ne faut pas oublier qu'il y a des bouées de sauvetage qui flottent et des bouées de sauvetage qui coulent à pic vers le fond. Ça, il vaut mieux ne jamais l'oublier. La vérité, c'est qu'il n'y a qu'une seule étoile, et que cette étoile n'est pas du tout une apparence, n'est pas une métaphore, ne surgit pas d'un rêve ou d'un cauchemar.''(p.294)
Irréalité également de l'histoire de Rosa Amalfitano, fille du professeur de philosophie de la partie précédente, histoire irréelle d'horreur, de violence, histoire comme en négatif de ce que l'on avait appris de cette jeune femme dans la partie d'Amalfitano. Irréalité encore accentuée par la construction même des phrases dans lesquelles rien n'est certain, tout peut être réel ou ne pas l'être, une assertion se voyant aussitôt ''désaffirmée'' par l'emploi de ''ou''. Irréalité enfin des crimes qui parsèment l'histoire, ces histoires, sans que personne ne semble y prêter davantage attention que cela, ou trop d'attention, éléments du quotidien, éléments devenus irréels à force d'être banalisés ?
''Des assassinats de femmes, dit Chucho Flores avec découragement. Ils prospèrent, dit-il. Ils prospèrent cycliquement et alors ils reviennent sur le devant de la scène, et les journalistes en parlent. Les gens aussi en reparlent et l'histoire fait boule de neige, jusqu'à ce que le soleil se pointe, alors la putain de boule de neige fond et tout le monde oublie tout ça et retourne au boulot.''(p.330)
"-- Nous nous sommes habitués à la mort, entendit-il dire au jeune type.
-- Il en a toujours été ainsi, dit le type aux cheveux blancs, toujours.'' (p.308)
À moins que tout cela ne résulte de la peur ? Une peur qui conduit à fermer les yeux...à l'aide des mots ?
''Tout passait par le filtre des mots, convenablement adapté à notre peur. Que fait un enfant quand il a peur ? Il ferme les yeux. Que fait un enfant qu'on va violer et puis tuer ? Il ferme les yeux. Il crie aussi, mais d'abord il ferme les yeux. Les mots avaient le même sens.''(p.308)
La suite sous peu.
Et toujours pour en savoir davantage, voir du côté du Fric-frac Club, libellé 2666.
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