16 août 2008

Carte postale#5 : 2666 suite encore toujours

Entremont, le 16 08 208,
6h55.
Météojourd'hui : ciel dégagé après dissipation des brumes matinales.
Météo traduite : croisons les doigts pour qu'il ne pleuve pas.
Pour ma part, je replonge dans 2666 de Roberto Bolaño : je me suis promis de le terminer avant jeudi (rappel de la mission-si-vous-l'acceptez)
Sauf qu'aujourd'hui, je dévorerai moins s'il fait beaumais surtout pour cause d'autre promesse : aller voir Wall-E avec les minig@rp (et là, le plus heureux n'a pas forcément 15 ans, ni 12, ni 5...)
Ce matin, j'attaque la dernière partie de 2666, La partie d'Archimboldi et je me demande bien de quoi elle sera faite. Car après digestion, on s'aperçoit que les véritables points de convergence, de liaison des trois premières parties ne sont pas tant les personnages, évoqués dans une Carte postale précédente ici-même, que le Sonora et Santa Teresa de la quatrième partie. S'éloignera-t-on de ce ''centre'' dans la cinquième et dernière partie ? Le regardera-t-on par-dessus son épaule ?
À voir.
À lire.
Allons-y.
*
Suite du papier, post lecture et post Wall E (foncez, les dingues de Pixar comme l'escargot !)
Donc, La partie d'Archimboldi débute avant La partie des critiques, si l'on peut dire, puisqu'elle raconte la vie de Hans Reiter, patronyme réel de celui dont le nom de plume sera Archimboldi, ce que l'on apprenait quasiment à la fin de La partie des critiques. Ce flashback peut d'ailleurs faire penser à ce que vécurent tant la critique britannique que la députée devant deux miroirs disposés face à face (un labyrinthe, selon Borges) : elles n'y voient pas leurs silhouettes, elles disparaissent (mouais, l'apremont de l'apéro fait encore des ravages, ce soir... M'enfin, je me comprends). Disons que la silhouette d'Archimboldi existe déjà mais que lui n'y est pas encore.
Passons.
Ou plutôt non.
Ce qui suit vous paraitra peut-être plus limpide de ce que j'ai ressenti :

''Ils paraissaient soudain se pétrifier, oublier le temps et se tourner totalement vers l'intérieur, comme s'ils quittaient l'abîme de la vie quotidienne, l'abîme des gens, l'abîme de la conversation et décidaient de se pencher sur une région qu'on aurait dit lacustre, une région d'un romantisme tardif, où les frontières étaient chronométrées de crépuscule à crépuscule, dix, quinze, vingt minutes qui duraient une éternité, comme les minutes des condamnés à mort, comme les minutes des parturientes condamnées à mort qui comprennent que plus de temps n'est pas plus d'éternité et cependant désirent de toute leur âme plus de temps (...)'' (p.753)

Bref, cette partie commence peu avant la naissance de Hans Reiter, gamin algue, peu porté sur la lecture, ayant des difficultés de langage, attiré par la mer, au point de risquer s'y noyer, d'y disparaître, un début qui mèle un côté...conte et un autre côté récit de guerre (façon Baron Munchausen, m'a-t-il semblé) dans lequel Reiter, malgré sa grande taille, échappe à la mort qu'il semble pourtant chercher.
Une partie qui, comme l'a parfaitement noté Manu dans son commentaire sur la Carte postale précédente, tranche :
'' Le contraste est saisissant, et offre de nombreux points d'ancrages avec les autres parties, et un beau jeu de miroir avec la partie des critiques.''
Que voulez-vous ajouter à ça, surtout quand on sait que Manu n'est qu'à 150 pages de la fin et moi à la p.808 ? (avantage possible pour moi: j'ai vu Wall E)
Qu'ajouter, si ce n'est ce passage qui m'a fait sursauter :

''Mon père prit en charge son neveu et Conrad Halder quitta Berlin pour toujours. De temps à autre, des nouvelles de ce dernier arrivaient, toutes précédées par un quelconque petit scandale. Ses tableaux berlinois restèrent en possession de mon père, qui n'eut pas la force de les brûler. Une fois, je lui ai demandé comment ils étaient. Mon père m'a regardée et m'a dit qu'il n'y avait que des femmes mortes. Des portraits de ma tante ? Non, dit mon père, d'autres femmes, toutes mortes.''(p.775)

Demain, je mets la pâtée à Manu.

La suite sous peu.
Et...pour...davantage...Fric-frac Club...2666 (ça va finir par se savoir)

1 commentaire:

  1. N'ayant pas lu 2666, je ne peux que commenter tes quelques lignes sur Wall-E : IL A RAISON, FONCEZ !!!!!! (papier ciné à venir sur le mygale - Wall-E/The Dark Knight (foncez aussi !)).

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Single up all lines, Chums !